Le 12 août, l’Agence californienne pour la protection de l’environnement (ARB) a fait savoir qu’elle a identifié trois navires qui n’ont pas respecté l’obligation de brûler du fuel désulfurisé dès lors qu’ils se trouvaient à moins de 24 nautiques du littoral californien.
Entre le 6 novembre 2009 et le 18 juillet 2011, le car carrier Hoegh-Inchon a fait 17 escales sans jamais utiliser du fuel désulfurisé. Son armateur, Hoegh Autoliners Shipping AS écope donc d’une amende de 299 000 $.
En août 2012, c’est au tour du K-Pluto d’oublier d’utiliser le bon fuel. Son armateur singapourien, Twin Phoenix Shipping, en prend pour 53 000 $. Idem pour l’Ikan-Bawal en février 2013. NCN Corporation Panama a dû verser 87 750 $. Ces amendes sont affectées au fond californien pour le contrôle de la pollution atmosphérique à des fins de recherche. L’Agence effectue bon an mal an plus de 500 contrôles à bord des navires en escale en Californie. La réglementation relative à l’usage de fuel “propre” remonte à 2008. Environ 95 % des navires la respectent. Cela permet de réduire de 15 t par jour les particules fines émises par les navires. Ces particules sont connues pour être cancérigènes, souligne l’Agence. Dès 1998, rappelle-t-elle, la Californie avait compris que ces particules constituaient un contaminant atmosphérique qui favorise l’apparition de cancers et des décès prématurés.
Il a fallu un peu plus de temps aux États-Unis pour mettre en place une réglementation comparable. Le 1er août 2012, les ZEE (zones économiques exclusives) des États-Unis, du Canada et de la France (Saint-Pierre et Miquelon) sont devenues des zones à émissions contrôlées. Un an plus tard, aucune agence fédérale américaine ne semble décidée à tirer un bilan de cette mise en place.
Le problème sanitaire que posent les particules fines occupe peu le débat public français en général, et encore moins lorsqu’elles ont pour origine les navires en transit dans les eaux territoriales, ou en escale en particulier.