« Le plan était de construire ces premiers porte-conteneurs ici, mais nous en avions besoin cette année. Les chantiers navals brésiliens avaient la capacité de les livrer seulement en 2017. Nous ne pouvions pas attendre », déclare Julian Thomas, directeur-superintendant de la société Aliança Navegação e Logística. La valeur de cette nouvelle négociation n’a pas été divulguée, mais selon les estimations du marché, le contrat pourrait dépasser les 135 M€. La compagnie de navigation, qui détient 44 % du marché du cabotage au Brésil, espère disposer de ces quatre unités made in Brazil d’ici quatre ans.
Une acquisition importante
Cette acquisition s’avère importante pour le secteur de la construction navale, revitalisé par un programme massif de commandes émises par Petrobras. À l’heure actuelle, toute la capacité de construction des 32 chantiers navals existant dans le pays (et des sept en cours d’implantation) est dédiée aux commandes du secteur pétrolier et gazier. Selon Julian Thomas, ces navires produits au Brésil auraient le même coût que ceux construits ailleurs dans le monde, en Asie par exemple. « Le système de financement existant au Brésil rend possible l’achat de navires. Mais le problème, c’est de trouver les capacités nécessaires dans les chantiers. ». Le Brésil dispose en effet des ressources nécessaires pour financer la construction navale: le Fonds de la marine marchande, dont la gestion revient à la BNDES (Banque nationale de développement économique et social), a déjà injecté 7,3 Md€ depuis 2001, date à laquelle l’industrie navale a amorcé sa renaissance. Pour Ariovaldo Rocha, président du Sinaval (Syndicat de l’industrie de construction et de réparation navale et offshore), la reprise de l’industrie navale dépend en partie des commandes de navires vraquiers et de porte-conteneurs. « Les commandes pour ces équipements sont faibles car il y a peu d’entreprises brésiliennes dans le transport maritime », poursuit-il. Le Brésil ne possède pas de marine marchande pour le transport transocéanique de ses propres produits. En 2012, le pays a ainsi déboursé 4,5 Md€ pour affréter des navires étrangers.