Au cours de l’année 1964, plusieurs articles du Journal de la Marine Marchande (JMM) présentent la situation des ports de l’Algérie, deux ans après l’indépendance de cette colonie française. Les informations publiées par le JMM se fondent sur des notes de communication diffusées par l’Office des nouvelles algériennes. L’Algérie compte au total huit ports de commerce d’importance majeure: Nemours, Oran, Arzew, Mostaganem, Alger, Bougie, Skikda, Annaba, rappelle le JMM. Le pays comprend encore cinq ports secondaires dotés d’une activité mixte commerce/ pêche: Beni-Saf, Tenès, Djidjelli, Herbillon, la Calle et « un certain nombre de ports de pêche et de débarcadères ». Suite à l’indépendance du pays, les trafics maritimes des différents ports ont connu « un certain ralentissement » lié au « déséquilibre que le départ des Européens a momentanément créé dans tous les secteurs de l’économie ». En ce qui concerne le seul port d’Alger, les entrées et sorties de navires enregistrées en 1961 se sont élevées à 5 094, alors qu’en 1963 elles sont tombées à 3 627. Les marchandises débarquées sur les docks d’Alger en 1961 ont représenté 2 920 milliers de tonnes de fret. En 1963, 1 770 milliers de tonnes de marchandises sont entrées dans ce même port. Le fret embarqué a atteint 1 257 milliers de tonnes en 1961 et seulement 808 milliers de tonnes en 1963. Le trafic de voyageurs au port d’Alger aurait diminué de 54 % entre les années 1961 et 1963. Plus globalement, les ports algériens souffrent d’une forte baisse des importations, réduites à 3,665 Mt en 1963 par rapport à 6,869 Mt en 1961. Le JMM met toutefois en avant une progression des exportations effectuées par voie maritime en 1963 comparativement à 1961 grâce à « l’accroissement des sorties d’hydrocarbures » avec un tonnage total de 18,690 Mt contre 15,230 Mt en 1961. Par voie maritime, l’Algérie exporte également des vins et alcools, des fruits et légumes, des produits miniers, notamment du minerai de fer, du charbon, des phosphates. Au-delà de ces questions de trafic portuaire, il reste « des précisions juridiques à établir entre l’Algérie et la France pour régler la question du pavillon », précise le JMM. Jusqu’au mois de juillet 1962, la France a détenu un monopole de pavillon aussi bien sur le trafic extérieur de l’Algérie qu’à l’intérieur même du réseau portuaire du pays. « Après l’indépendance, il va de soi que tout transport maritime entre les ports algériens s’effectue sous pavillon national », note le JMM. Mais cette conséquence implicite, qui ne peut être l’objet d’aucune contestation, n’a pas encore été juridiquement consacrée entre les deux États. Il en va de même quant à la répartition du monopole de pavillon entre les deux nations relativement à leur trafic mutuel. Pour trancher ces points, des pourparlers bilatéraux vont être nécessaires.
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Il y a 49 ans… dans le Journal de la Marine Marchande
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