« J’ai proposé la tenue d’un conseil interministériel de la mer avant la fin de l’année 2013 », a expliqué le 9 juillet Michel Aymeric, SG mer, lors de l’introduction de la causerie organisée à l’occasion de la présentation du rapport de la Fondation Concorde intitulé Croissance bleue, des emplois demain pour la France. Valoriser et protéger l’espace maritime français. Ce « cimer » pourrait avoir lieu lors des 9e Assises de l’économie maritime et du littoral qui se tiendront à Montpellier et à Sète.
Il faut se garder d’un trop grand espoir, car lors des 8e Assises de novembre 2012, il a été murmuré qu’un cimer pourrait être organisé durant le 1er semestre 2013. Encore fallait-il que le gouvernement ait des décisions, mêmes générales et non-contraignantes, à prendre dans le secteur maritime vaste et hétérogène.
Les sujets à traiter à court terme sous six mois, sont, toujours selon Michel Aymeric: la recherche pétrolière au large de Mayotte, les énergies marines renouvelables, les moyens de l’action de l’État en mer, la flotte de commerce, le développement de la piraterie dans le golfe de Guinée – et les ports, car la « France n’est pas une puissance portuaire ».
« Le problème est le passage à l’acte », a noté le patron du SG mer, « une structure que l’Europe nous envie ». On peut espérer avoir quelques idées sur le champ des possibles le 18 juillet, lors de la réunion du Conseil national de la mer et des littoraux (CNML). Concernant l’étroit segment « flotte de commerce », le député PS Arnaud Leroy pourrait y présenter le fruit de ses réflexions sur la façon de rendre l’immatriculation RIF plus compétitive et sur l’extension de la loi de 1992 aux produits pétroliers, liquides et gazeux. Créé en juin 2011 avec la publication du décret relatif à ses attributions, le CNML a été installé en janvier 2013 par l’actuel ministre chargé des transports.
Nous nous méfions de la gouvernance à cinq
« Nous nous méfions de la gouvernance à cinq. L’État doit prendre ses responsabilités », s’est exclamé, omniprésent, Francis Vallat, président du cluster maritime français, « structure de lobbying au seul service de ses membres cotisants », a-t-il précisé. Il faut se souvenir que le CNML résulte d’une décision du Grenelle de la mer dont le mode de fonctionnement est justement basé sur la présence de six catégories sociales: les élus, l’État, les employeurs, les syndicats de salariés, les ONG et les personnalités dites qualifiées (dont Francis Vallat).
Le rapport de la Fondation Concorde enrichit la longue collection des rapports incantatoires publiés depuis des années. Il aborde presque tous les segments du maritime sauf le plus important pour l’emploi littoral: le tourisme et la plaisance. La France est restée, selon les plus récents chiffres de la direction générale de la compétitivité de l’industrie et des services, la première destination touristique du monde. En 2012, les visiteurs étrangers y ont dépensé 35,8 Md€. Un atout historique qui n’a pas échappé au service de presse du Premier ministre. Le dossier de presse concernant le CNML souligne que « 50 % de l’économie maritime sont liées au tourisme littoral ».Ce rapport est téléchargeable sur le site