Costa-Concordia: procès reporté au 17 juillet

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Francesco Schettino, 52 ans, a donné des signes de nervosité en se présentant au tribunal, installé dans le Théâtre moderne de Grosseto en raison de la forte affluence prévue dans les mois à venir. Il est poursuivi pour homicides multiples par imprudence, abandon de navire et dommages causés à l’environnement. Cette première audience n’a duré qu’une quinzaine de minutes le temps de fixer une nouvelle date, le 17 juillet, pour l’ouverture effective du procès. Ce dernier, qui comporte 400 témoins et 250 parties civiles, devrait durer des mois.

Le commandant risque de se retrouver seul sur le banc des accusés, les cinq autres personnes mises en cause – le directeur de l’unité de crise de Costa, Roberto Ferrarini, le timonier indonésien Jacob Rusli Bin et trois membres d’équipage – ayant obtenu le feu vert du Parquet pour une peine négociée. Le juge devait les déterminer le 8 juillet mais l’audience a été reportée au 20 juillet en raison de la grève.

Parmi les 347 témoins de l’accusation figurent une danseuse moldave qui était sur la passerelle au moment de l’échouement, et Gregorio De Falco, le commandant du port de Livourne qui avait sommé en termes très crus le capitaine de remonter à bord du navire.

« Il y a eu une erreur d’interprétation sur l’histoire de l’abandon. Le navire était incliné à 90 degrés et [Francesco Schettino] est tombé » dans un canot de sauvetage, a souligné l’un des avocats de l’accusé, en affirmant que l’ex-capitaine « a toujours fait de son mieux et était l’un des commandants les plus respectés ».

Parmi les parties civiles figurent Costa Croisières, propriétaire du navire, l’État italien ainsi que l’île du Giglio, où l’énorme épave attend son renflouement – une véritable prouesse technique prévue désormais pour août-septembre. Même si la plupart ont accepté une indemnisation standard de 11 000 €, des dizaines de rescapés ont entamé des poursuites devant des tribunaux civils contre Costa.

En Italie, la compagnie a été condamnée en avril à une amende d’1 M€ au terme d’une procédure négociée au cours de laquelle elle a reconnu sa responsabilité administrative, ce qui lui permet d’échapper à un procès au pénal.

Le collectif français refuse d’être présent

Le principal collectif de victimes françaises de l’accident a annoncé le 5 juillet qu’aucun de ses 350 membres environ n’assisterait au procès du commandant. « Nous ne souhaitons pas, par notre présence, cautionner un procès qui s’annonce comme déjà tronqué et en tout cas certainement bien en deçà du vrai enjeu sur lequel il devrait porter: celui de la sécurité de tous », a dit au nom du collectif sa présidente, Anne Decré, dans un communiqué reçu par l’AFP. Le collectif insiste sur sa « crainte » que les débats « ne se cantonnent à de multiples diversions et digressions techniques, occultant la dimension humaine de ce drame ». Il dénonce enfin la transaction qui a permis à Costa Croisières d’échapper à un procès pénal. « Cette funeste décision marque en elle-même le renoncement de l’Italie à faire toute la lumière sur cette catastrophe et elle constitue un affront au vécu et aux attentes des victimes décédées », accuse le collectif. L’accident a tué six Français sur 462 qui se trouvaient à bord parmi 4 229 passagers.

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