Cet engouement pour la destination bordelaise ne cesse de s’accélérer ces dernières années – mis à part l’exceptionnelle année 2001 (49 escales dont dix du paquebot Renaissance). Silvia Semeria, Sales Manager de Silversea, compagnie programmant trois à quatre escales par an à Bordeaux, explique cet attrait pour le port de la lune « par le bon choix d’excursions proposées dans la région et l’escale en plein centre-ville de Bordeaux où l’on retrouve des ambiances magiques comme à Monaco ». De plus, depuis 2012, l’ex-Bordeaux Escales de Croisière, géré par la CCI, devenue Cruise Bordeaux, est passé aux mains du Grand port maritime de Bordeaux qui assure la coordination des acteurs de la filière, et ne travaille plus désormais avec un seul agent maritime, mais quatre (Sea Cruise, Humann & Taconet, Worms, Agena Tramp).
35 000 passagers en 2013
Parmi les escales marquantes de ce cru 2013, on note le retour du luxueux The-World, réalisant le tour du monde au gré des choix des copropriétaires, la première escale au Verdon du Aida-Stella (253 m et 2 000 passagers), la venue de l’Europa-2, dernier-né de la flotte Hapag Lloyd, et celle de l’original voilier de croisière Seacloud-II à Pauillac ainsi que les touchées des « fidèles », les Seabourn, Silver, Crystal. La majorité des paquebots escalent sur les quais de Bordeaux, bien qu’une quinzaine environ accostent au Verdon. Les retombées pour la ville sont réelles. « Cette année, on reçoit près de 35 000 passagers. Sur les quatre millions de touristes par an qui viennent à Bordeaux, cela peut paraître marginal, mais ce type de tourisme a de fortes retombées sur l’économie de la ville, cette clientèle ayant un fort pouvoir d’achat », note Stephan Delaux, adjoint au maire en charge du tourisme.
D’ores et déjà, 37 escales sont réservées pour 2014, et 15 en 2015. Selon François de la Giroday, agent maritime pour Sea Cruise, filiale de Sea Invest, « nous pourrions atteindre jusqu’à 50 paquebots par an. Bordeaux, en raison de la remontée le long de la Garonne, ne capte pas pour l’instant les navires faisant des escales courtes. La concentration des compagnies rend aussi le marché plus dur à pénétrer. Pour autant, il y a des niches à prendre ». Selon Laurence Bouchardie, de Bordeaux Port Atlantique, ces potentiels de développement sont réalistes, « l’offre sur la Méditerranée est saturée, contrairement à celle qui est sur la façade atlantique. Sans compter que la croisière, pour l’instant, touche essentiellement une clientèle américaine, mais pourrait à l’avenir se développer chez les Européens et notamment les Français. Notre stratégie est d’aller chercher des compagnies qui n’ont pas encore escalé. Si nous arrivons à les convaincre de venir une seule fois, on sait que la partie est gagnée ».