Accueillant principalement des croisiéristes américains (62 %), le port malouin compte parmi sa clientèle des compagnies telles que Hapag Lloyd, Azamara RCCL, Oceania, Regent, Holland America, Fred Olsen, Crystal Cruises, Sea Cloud, Swan Hellenic, Transocean, Passat Kreuzfahrten, Silversea, etc. Du beau linge qu’il convient d’accueillir très convenablement. « Nous mettons en avant le nouveau terminal qui, en test l’an dernier, est aujourd’hui pleinement opérationnel », commente Élizabeth Gouzien, la Cruise Touristic Manager de la CCI malouine. La cité corsaire accueille en effet deux types de paquebots. Les moins de 150 m de long passent les écluses et s’amarrent au quai Saint-Louis, tout près de Saint-Malo intra muros, et les paquebots d’une longueur variant de 150 m à 250 m restent au mouillage à l’extérieur alors que des navettes acheminent les passagers à ce terminal.
De manière à renouveler l’offre touristique, Saint-Malo a imaginé de nouvelles excursions, des balades en hélicoptères ou encore des dégustations gastronomiques (coquillages, algues et confection de crêpes). « Nous avons également mis sur pied un réseau d’amateurs éclairés, anglophones et bénévoles, chargés de faire visiter la ville intra-muros », ajoute Elizabeth Gouzien. Voila pour le travail réalisé en aval.
Un gros travail en amont
Mais Saint-Malo a également beaucoup peaufiné le travail en amont. Déjà présents sur les Seatrade de Miami et de Hambourg, les Malouins ont boosté leur marketing par un plan d’actions 2012/2013 dont ils espèrent des retombées. À l’instar de Brest, Lorient et Nantes, ils ont d’abord confié leurs intérêts à un agent commercial américain basé en Floride. « Nous avons également intensifié les démarchages auprès des armateurs américains pour mieux faire connaître les atouts malouins », reprend Élizabeth Gouzien. Du quasi-porte-à-porte entre les côtes Ouest et Est avec des argumentaires plus directs et plus personnalisés. « C’est un choix politique et stratégique. »
Sur ce thème particulier, Saint-Malo a d’ailleurs décidé, en 2012, de ne plus faire partie du réseau Cruise Europe qui rassemblait 140 ports européens en réseau. Une décision collective de la majorité des ports français. Privilégiant la promotion directe, les Malouins se sont donnés une année de réflexion pour choisir un réseau ciblant au mieux leur zone croisière. Depuis juin 2013, ils ont ainsi adhéré au réseau Atlantic Alliance qui rassemble 15 ports et sept pays sur l’Europe et l’Ouest en mettant l’accent sur la promotion de cette zone croisière via des actions collectives. But de la manœuvre, selon la CCI, « ne pas faire de Saint-Malo une zone de repositionnement mais une zone de croisière à part entière ».