Soreidom, du négoce à l’armement intracaraïbe

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À son origine, la Soreidom est loin du transport maritime. Lors de sa création, elle est une société d’investissement de développement en outre-mer et de négoce en céréales.

L’arrivée en Martinique s’est faite lors de la construction d’un moulin. « Nous avons donc importé nos premières céréales en vrac », souligne Tristan de Moussac, directeur des opérations de la Soreidom. « Auparavant, nous affrétions des navires de 4 000 tpl puis des unités de 7 000 tpl qui partaient de Rochefort sur une base mensuelle. » Une ligne que la société a d’abord ouverte pour les besoins propres de son moulin puis rapidement pour d’autres chargeurs en conventionnel.

« Plus tard, la société a repris les activités des Grands moulins des Antilles puis des Grands moulins de la Caraïbe. Pour les alimenter, nous avons dû passer à des navires de 12 000 tpl. Nous ne pouvions plus rejoindre Rochefort donc nous avons transféré nos escales à La Rochelle », explique Tristan de Moussac. Outre le port de chargement charentais, le navire rejoint ensuite la Guadeloupe dans les ports de Basse-Terre et de Jarry, puis Fort-de-France et Le Robert.

La Soreidom a aussi créé une ligne régulière avec l’Amérique du Nord pour alimenter d’autres moulins et unités de production d’aliments du bétail. Elle dessert une fois par mois les ports de Houston, Haïti, George­town et Paramaribo.

Création de la Caribbean Line

En 2010, Soreidom crée la Caribbean Line. Une desserte régulière assurée par un navire de 90 m de long pour un tonnage de 3 000 tpl. Elle a été créée pour la Caraïbe au départ de Philadelphie, West Palm Beach, Saint-Domingue, Saint-Martin, Basse-Terre, Le Robert et Trinidad. Son originalité reposait sur la liaison entre des ports peu desservis par des lignes régulières. Elle a fonctionné pendant plusieurs mois en s’alimentant de vracs et de marchandises chargées en conventionnel. Pour des raisons économiques, cette ligne a été réduite dans son nombre de dessertes. Elle touche désormais Haïti, Caucedo, Saint-Martin, Basse-Terre, Le Robert, Sainte-Lucie, Barbade et Saint-Laurent du Maroni. Lors de la remontée, les navires s’arrêtent à Trinidad et n’effectuent pas d’escale dans les ports de Barbade et de Sainte-Lucie.

Cette ligne emporte principalement du conventionnel comme du métal, du roulant, des palettes d’eau, des boissons gazeuses, des bigs bags d’aliments pour bétail ou du ciment et du hors gabarit.

En 2011, Caribbean Line crée une ligne au départ du Nord Europe à destination du sud de la Caraïbe. Les chargements se font depuis Anvers, Ipswich la Pallice à destination de Trinidad, Georgetown, Paramaribo et Saint-Laurent du Maroni. La rotation est assurée tous les mois avec deux navires de 4 500 tpl équipés chacun de deux grues de 60 t qui permettent de faire entre autres du colis lourd.

Après avoir évolué avec le marché, la Soreidom regarde avec attention les capacités du marché local. « En Martinique, le développement des échanges se fera en fonction de la démographie. Le potentiel n’est pas ici mais plutôt sur le marché intracaribéen », indique Tristan de Moussac. Aujourd’hui, les échanges des îles des Caraïbes se font presque en totalité avec les États-Unis et l’Europe. L’objectif de la société est d’être présente dans les autres îles de la région. « En entrant dans ces îles, nous mettons un pied dans le Caricom, sorte de marché unique caribéen. C’est au travers de ce marché que nous pourrons nous développer. »

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