Marship a été fondée en 1997 par Claude de Jaham, l’actuel président de la société. À l’origine, la société est née de la fusion de plusieurs agences maritimes tant en Guadeloupe qu’en Martinique. En Guadeloupe, la société est présente sous le nom de Camarship, née en 2003 après le rachat de Cama par Marship. En Martinique, la société a conservé Marship et a ajouté Antilles Shipping, après la reprise des activités du groupe Plissoneau. Marship, présente sur l’agence maritime et la consignation, a surtout travaillé sur des navires pétroliers. « L’activité de consignation de navires de croisières représentait quelque 10 % de notre volume », indique Claude de Jaham. Lorsque le groupe Plissoneau décide de jeter l’éponge, Marship reprend la division consignation de navires. Elle a été intégrée le 1er janvier. « Nous avons considéré qu’il y avait une complémentarité entre les activités de Plissoneau et les nôtres », continue Claude de Jaham.
Avec cet ajout d’activité dans la croisière, le groupe Marship a dû se réorganiser. Il a fallu embaucher une troisième personne, continue la direction de Marship. Une nouvelle donne qu’il faut gérer dans le temps. « L’activité de croisières est saisonnière. Elle s’étend d’octobre à avril. Nous allons profiter de ce temps de pause jusqu’à la prochaine saison pour finaliser notre réorganisation », explique le président de Marship.
Outre l’activité croisière, Marship a repris dans l’escarcelle des activités de Plissoneau la consignation de navires de vracs solides. Ce sont principalement les navires qui entrent en Martinique pour la minoterie, l’alimentation pour le bétail, les engrais et le clinker.
Viser d’autres axes de développement
Ces activités en développement n’empêchent pas le groupe de regarder ce qu’il se passe sur le marché. « Nous continuerons sur le pétrolier mais nous tenterons d’avoir aussi de nouveaux contrats. » D’abord, pour Claude de Jaham, la Marine nationale est un axe de développement. Déjà la société consigne les navires des marines nationales étrangères lorsqu’elles réalisent des escales dans les ports des Antilles françaises. Il n’est pas exclu que dans un futur plus ou moins proche, la Marine nationale confie au privé la consignation de ses navires. C’est aussi du côté de la croisière que le patron de Marship regarde avec attention. « La croisière a un avenir. Les actions menées dans ce secteur sont dans la bonne direction. » Et il regarde d’un œil bienveillant les prévisions d’extension de la saison des croisières. « L’intervention d’un agent maritime est limitée pour étendre la saison des croisières, mais ce sera pour nous un potentiel de croissance. » Présent tant en Guadeloupe qu’en Martinique, Marship analyse avec objectivité les réalisations dans les deux ports. « Imaginer une complémentarité sur la croisière entre les deux ports n’est pas une hérésie. Nous pourrions nous inspirer l’un de l’autre. En matière portuaire, je regarderais plutôt ce que fait la Guadeloupe. » Une position qui ne vient pas en opposition des efforts menés par l’autorité portuaire pour la croisière au cours des dernières années. Les travaux entrepris sur la Pointe Simon sont opérationnels du côté maritime. Sur la partie terrestre, Claude de Jaham attend encore des réalisations sur le cheminement des passagers depuis le navire au centre-ville. Le parking des taxis et celui des autobus sont opérationnels. Pour le président de Marship, le terminal des Tourelles se prête mieux aux escales de croisière que la Pointe Simon. « Il ne faut pas confondre terminal et appontement. » À la Pointe Simon, il n’existe pas d’espaces prévus pour les services aux navires comme le déchargement des ordures ou l’approvisionnement en eau du navire. Des manques qui compliquent la tâche pour les agents et qui pourraient décevoir les armateurs. « Un armateur acceptera de payer des services dès lors que le passager sera content et voudra revenir. Il faut donc mettre au centre des préoccupations la satisfaction du client. »
Après la consolidation des activités sur les vracs liquides, solides et sur la croisière, Marship s’est aussi diversifiée dans les services aux navires au large. Des opérations offshore qui pourraient se développer dans les prochaines années, pour le président de Marship, compte tenu de la croissance de trafic maritime attendu, notamment avec le nouveau jeu d’écluses du canal de Panama. Dans le cadre de cette prestation, Marship offre une assistance complète au navire.