Les pilotes: du mieux malgré des baisses d’escales

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Globalement, en 2012, l’activité de la station de pilotage a été bonne, résume Michel Joseph-Mathurin, président des pilotes de la Martinique. Un bilan positif qui s’émaille de négatif. En 2012, avec les mouvements sociaux au port, les transbordements sont partis pour aller en Guadeloupe. « Le peu que nous avions a été perdu », souligne le président de la station. La perte du transbordement signifie parfois moins d’escales parce que les navires mères quittent le port, seuls les feeders restent. Au cours de l’année 2012, des tests d’escales de navires depuis le Brésil pour l’acheminement de raisin n’ont pas porté leurs fruits. Les touchées se sont déroulées pendant les mouvements sociaux et n’ont pas été confirmées.

Au final, en 2012, le nombre d’opérations sur les trafics conteneurs a baissé. De plus, la crise économique n’a pas épargné les pilotes. Avec un secteur du BTP en berne sur l’île, ce sont moins de navires de clinker et de ciment qui ont touché Fort-de-France. Les commandes de voitures neuves ont aussi subi les effets de cette crise. « Les navires viennent moins souvent, avec moins de voitures », explique Michel Joseph-Mathurin. Si on ajoute à ces différents phénomènes la vétusté des installations de la centrale EDF qui utilise désormais plus les turbines que la consommation de produits pétroliers, la boucle est bouclée. EDF approvisionne sa centrale avec des produits raffinés. Les navires sont plus petits mais plus nombreux. « En termes d’activité, nous travaillons plus mais pas forcément pour une activité plus rémunératrice. »

La croisière, encourageante pour les pilotes

Du côté des points positifs, le développement de la croisière a porté ses fruits pour les pilotes. « Nous voyons de plus en plus de navires en tête de ligne arriver sur Fort-de-France. Certes, nous sommes encore loin de nos niveaux de 1980, mais cette croissance est plutôt encourageante. » Un secteur qui se développe sur toute l’île. Outre Fort-de-France, les pilotes interviennent pour entrer les navires dans l’anse d’Arlet et au Marin. « La diversification de la croisière en Martinique est une bonne chose, mais il faut faire attention à ne pas trop se disperser », prévient le président de la station de pilotage. Et concernant les projets d’une extension de la saison de croisière, le président de la station de pilotage se montre plutôt favorable. Les pilotes participent à l’effort commun en proposant des réductions tarifaires dégressives pouvant aller jusqu’à 20 % en fonction du nombre d’escales. Ce développement sur d’autres sites de l’île ne doit pas se faire trop anarchiquement. « Le Grand port maritime est dans sa phase de mise en place des organes de gouvernance. Nous sommes plutôt satisfaits de cette modification qui va permettre d’avoir un pouvoir de décision centralisé. Maintenant, nous souhaitons que soient abordées les questions d’infrastructure dans ces instances. » Ainsi, au Robert, même si les installations ont été améliorées, il reste des travaux à réaliser pour les pilotes comme, par exemple, le tirant d’eau et la longueur du poste à quai. Au Marin, le développement de la croisière sur ce site demanderait à créer une ou deux offres d’amarrage avec une zone réglementée. Quant à la Pointe Simon, qui reçoit les navires de croisière en transit, les installations sont « caduques » pour le président de la station de pilotage. Il est encore impossible d’aligner deux navires en même temps sur ce terminal malgré le rallongement opéré ces dernières années. « Nous bricolons avec ce que nous avons. »

Pour les mois de 2013 à venir, le président de la station de pilotage reste confiant pour la croisière. Du côté du port de commerce, les choses sont plus incertaines et dépendent largement de l’activité économique et du climat social. « La bonne activité ne se fera qu’avec un corrollaire, celui de la flexibilité, de la compétitivité et du dialogue social. »

Le remorquage et le lamanage vus par les pilotes

L’obligation de remorquage à la Martinique n’a pas lieu d’être selon les pilotes. Il faut gérer la situation au coup par coup en fonction du navire et de ses qualités techniques. Ainsi, pour les grands navires de croisière, leur propulsion d’étrave leur permet d’être autonomes. « Parfois, nous le conseillons fortement au commandant, mais c’est à lui de prendre la décision », indique Michel Joseph-Mathurin, président de la station de pilotage. Quant au lamanage, il se fait par les pilotes. Créer une société privée de lamanage augmenterait indubitablement le coût de passage. « Tout le monde s’accorde pour reconnaître que ce système fonctionne bien. Une restructuration serait négative pour toute la place portuaire. »

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