Destinée à compenser les surcoûts liés à l’éloignement que supportent les entreprises antillaises de production quand elles importent par mer ou par avion des « intrants productifs ou des équipements » en provenance de l’Union européenne, l’aide européenne au fret représente la moitié du prix du transport: à savoir le stockage temporaire dans le port d’embarquement, la manutention à l’embarquement, le fret maritime et ses surcharges éventuelles, la manutention au débarquement et les assurances. Seules les importations de produits ou équipements en provenance de l’Union européenne sont éligibles à cette aide. En sont exclus certains secteurs économiques comme l’automobile, les fibres synthétiques, la sidérurgie, l’industrie charbonnière, certains produits agricoles et la pêche. Cette aide d’État a été notifiée à la Commission européenne en mai 2008. Elle fait partie du programme européen de convergence 2007-2013.
Le site internet de la Région Guadeloupe gestionnaire de cette aide est bien fait, car il permet de connaître l’identité des entreprises qui ont bénéficié de cette aide et son montant. Au 30 juin 2011, Biométal s’est vu rembourser plus de 340 000 € en 2008 et en 2010 au titre de l’aide aux intrants. France Antilles Guadeloupe, plus de 230 000 € en 2007 et plus de 296 000 € en 2008 au titre de l’aide aux intrants pour une entreprise d’édition de périodique, impression de journaux. Le record est détenu par Antilles Environnement Recyclage avec une aide au transport 2010 de marchandises produites d’une entreprise de démantèlement d’épaves de presque 1 M€. En effet, le dispositif fonctionne également à l’exportation en direction de l’Union européenne.
Si l’on comprend bien la juste motivation de cette aide, on ne peut exclure quelques effets défavorables sur une réelle motivation à faire baisser les coûts de manutention, par exemple.