La Somara a dix ans. Elle a été créée en 2003 par Jean-Pierre Porry et Alain Demont. En 2006, elle ouvre son capital à hauteur de 28 % à la Sagipar, fonds d’investissement opérant en Guadeloupe et en Martinique. Aujourd’hui, la société dispose d’une flotte de sept remorqueurs et d’une barge. La société a commencé ses opérations en Martinique pour ensuite se diversifier sous d’autres cieux. « Aujourd’hui, entre 15 % et 20 % de notre chiffre d’affaires est réalisé en Martinique. Le solde se fait en dehors du territoire », explique le directeur général de la Somara, Jean-Pierre Porry.
Dans l’île des Antilles, la Somara réalise des opérations de remorquage portuaire. En Martinique, « il n’existe pas d’obligation de remorquage », souligne Jean-Pierre Porry, directeur général de la Somara, alors que la situation en Guadeloupe oblige les armateurs à prendre des remorqueurs. Le caractère supplétif de ce remorquage influe sur la société. « Nous avons besoin d’avoir deux remorqueurs de grande capacité de traction en Martinique pour assurer le cas échéant des prestations, et ce notamment pour les pétroliers de type Aframax », continue le directeur général de la Somara. Les navires entrants dans le port de Fort-de-France n’utilisent que partiellement les services de la Somara, en pratique. « Si nous devions isoler l’activité martiniquaise de la société, elle serait fortement déficitaire. » Ce caractère supplétif du remorquage est une aberration pour Jean-Pierre Porry. « Les mêmes navires entrent dans les ports de métropole avec des remorqueurs », et cela sans que les armateurs ne sourcillent à cette obligation en métropole.
La décision d’obliger le remorquage en Martinique ne peut venir que de l’autorité portuaire. Elle est imposée par l’autorité portuaire. Avec le changement de statut du port, la situation pourrait évoluer. « Je fonde beaucoup d’espoirs sur la nouvelle gouvernance et la nouvelle équipe. Elle est actuellement occupée à la mise en place des bases administratives, mais nous avons le sentiment que cette structure a une vision à plus long terme. »
Répartition des pavillons
Dans ces conditions économiques, la Somara a opté pour une répartition des pavillons de ses remorqueurs dans plusieurs registres. Elle dispose d’un remorqueur sous pavillon français, « rendu possible grâce à la défiscalisation en Martinique », précise Jean-Pierre Porry. Elle a un remorqueur sous pavillon italien et cinq autres unités registre de Saint-Vincent. Sont attachés à ces remorqueurs des personnels de plusieurs nationalités et notamment des Allemands, des Français, des Russes, des Philippins, des Équatoriens et des personnes venant de Saint-Vincent, de Grenade et de Sainte-Lucie. Parmi les Français, la Somara emploie des officiers martiniquais. « Nous avons des personnels locaux avec une grande compétence. »
Les activités hors de la Martinique se font soit sur l’assistance au remorquage dans les ports, soit sur des activités hauturières. Ainsi, l’assistance portuaire de la Somara se décline dans deux ports, Fort-de-France et le vieux port de Sainte-Lucie. Par ailleurs, la société est présente dans le terminal pétrolier de Saint-Eustache, une île intégrée dans les Antilles néerlandaises. C’est dans le cadre de cette activité qu’est intégré le dernier arrivé de la flotte de la Somara, le Statia-Star. Un remorqueur d’une puissance de 67 t au crochet, « le plus gros remorqueur du terminal », précise le directeur général de la Somara. Celle-ci est partenaire de l’action de l’État en mer à vocation caribéenne. Elle met à disposition une unité pour la surveillance de la région dans le cadre de l’action de l’État. Autre corde à l’arc de la Somara, le remorquage hauturier pour tracter des engins entre deux chantiers de la région. Disposant d’une barge maritime de 7 000 tpl, la Somara a aussi développé une activité liée au transport de marchandises. Cette barge a plusieurs destinations et notamment dans le cadre de transport de colis lourds ou pour alléger des navires lors d’opérations de sauvetage. En outre, cette barge est parfois utilisée à des fins de transport d’agrégats ou de pondéreux.