La SIGBR se relève après le creux de la vague en 2010

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« Nous pensions que 2009 serait une année catastrophique avec la crise économique. L’effet a été retardé à 2010 », confie Bruno Rossovich, directeur général de la SIGBR. Ces dernières années, la SIGBR connaît des creux et des hauts dignes d’une marée d’équinoxe. Après une année 2008 en haut de la vague, 2009 a démarré avec la crainte de voir la crise économique frapper de plein fouet la société en charge de la gestion de la forme de radoub de Fort-de-France. Contre toute attente, ce n’est pas au cours de cette année que la crise a eu ses effets négatifs. Les armateurs, principalement des sociétés allemandes, ont fait jouer les assurances pour procéder aux réparations courantes. La SIGBR a réussi à terminer l’année la tête hors de l’eau. C’est en 2010 que le second effet de la crise économique s’est répercuté sur l’activité économique de la société. Les armateurs allemands ont préféré opter pour des chantiers de réparation navale moins chers dans les Antilles. « Nous avons plongé. Notre différence de prix a fait notre chute », explique Bruno Ros­sovich. Une descente que la société a réussi à compenser en attirant dans la forme les navires de la Marine nationale. « Depuis 23 ans, nous réalisons les arrêts techniques intermédiaires des navires de la Marine nationale sur zone. Depuis six à huit ans, nous réalisons certains arrêts techniques majeurs (ATM). Ces derniers mois, nous avons obtenu le premier ATM en maître d’œuvre. » Un beau coup pour la SIGBR puisque ces travaux représentent la moitié du chiffre d’affaires annuel. Cet ATM s’est fait de novembre 2011 à mars 2012 pour le navire La-Gracieuse. Après cette réussite, la SIGBR a continué et a remporté l’ATM de la Capricieuse contre STX.

La forme occupée pour plusieurs semaines

En outre, STX, en association avec DCNS, a remporté la maintenance de six frégates sur les six prochaines années. Ils ont choisi la SIGBR pour réaliser des opérations, ce qui représente une occupation de la forme pour plusieurs semaines.

En gagnant la Marine nationale, « nous pouvons maintenir la tête hors de l’eau ». Une bataille de gagnée qui pourrait appeler d’autres victoires. En effet, le retour des porte-conteneurs allemands n’est pas si loin. Après être passée de 10 navires traités par an, pendant les années basses, à un navire en 2012, la SIGBR est de nouveau interrogée par ses anciens clients. Les soucis techniques rencontrés par ces armateurs dans les chantiers des Caraïbes leur laissent un goût amer. Le prix n’est plus la dimension essentielle.

Surtout que la SIGBR a ajouté une nouvelle corde à son arc. Avec sa filiale Martinique Dry Dock Peinture, elle s’est fait une spécialité du revêtement silicone. La SIGBR a investi dans du matériel et fait venir des peintres spécialisés dans ce revêtement depuis La Rochelle. Depuis le mois de mars, la Frégate Ventôse est en arrêt technique majeur. Outre les réparations et adaptations à entreprendre, Martinique Dry Dock Peinture a repeint la coque avec de la peinture à base de silicone. Outre le côté écologique de ce revêtement, ce sont surtout les économies en soute qui présente des avantages pour l’armateur. Les opérations ont été supervisées par un expert d’International Paint, filiale d’Akzonobel.

La SIGBR devra, dans les prochains mois, s’atteler aussi à des dossiers administratifs. Le changement de statut du port en Grand port maritime remet sur le tapis la concession. Auparavant, la CCI a remporté la concession de la forme de radoub qu’elle a donné à la SIGBR en sous-concessionnaire. La prolongation n’a pas encore eu lieu. « Notre situation est précaire et nous attendons l’appel d’offres pour formaliser notre statut. » En outre, la forme de radoub doit subir des travaux de modernisation et de remise à niveau. Ainsi, il faut par exemple remplacer les pompes d’assèchement et prévoir un deuxième bateau-porte.

Un complémentarité des chantiers martiniquais et guadeloupéens

La SIGBR en Martinique et la société International Marine Management (IMM) ont signé, le 1er juin, un accord de partenariat. Deux sociétés implantées dans les deux îles antillaises françaises. IMM est basé à la Guadeloupe. Elle dispose d’un dry dock de 45 m de long et de 17 m de large pour accueillir des unités de 700 t. « Notre cœur de métier s’étend sur tous les navires de type yacht », explique Fabrice Maitre, directeur des opérations d’IMM. L’objectif de ce partenariat vise à offrir aux clients des deux sociétés des complémentarités. « Nous visons le marché du yacht de plus de 50 m, indique Fabrice Maitre. Il n’existe pas de chantiers adaptés pour les plus grosses unités sauf à partir vers les États-Unis. Avec la forme de radoub de la Martinique, nous avons un outil adapté. Il permet en outre de rentabiliser encore plus l’outil. » Le marché du yachting est considérable dans la région, selon Fabrice Maitre. Il estime que la Caraïbe réunit pendant six mois plus de yachts que le total de toutes les mers du monde. En utilisant la forme de la SIGBR, les deux sociétés travailleraient en chantiers intégrateurs. L’idée est de disposer d’une filière complète et d’attirer des jeunes dans ce secteur. « Notre clientèle du yachting, nous la suivons depuis l’Europe du Nord jusqu’à leur destination aux Caraïbes. Nous voulons être au service de l’armateur sur tous les points pour lui apporter des solutions complètes pour son navire. Entre le dock flottant guadeloupéen, le bassin de la Martinique et nos capacité mutuelles à mobiliser les métiers utiles à ces clients, nous offrons une intégration complète pour la réparation navale du yachting. »

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