Le mouvement de grève à la SNCM du 27 juin a été finalement annulé par les syndicats dans la nuit du 26 au 27 juin. La situation s’est détendue après une réunion au ministère dans la journée du 26 juin. C’est à la lecture d’un courrier du ministre en charge des Transports, Frédéric Cuvillier, reçu par les syndicats, que ce mouvement a été levé. Lors de la réunion, le gouvernement a confirmé qu’il engagerait tous les recours « en suspension et en annulation » contre la condamnation par Bruxelles qui fait obligation à la SNCM de rembourser, avant fin août, 220 M€ d’aides publiques perçues de 2007 à 2013. Autre sujet d’inquiétude par les syndicats, le passage de la compagnie entre les mains de la seule société Veolia, alors qu’aujourd’hui elle est détenue à 66 % par Transdev, une co-entreprise entre Veolia et la Caisse des dépôts et de consignation. Un transfert qui aurait dû s’accompagner d’un plan de sauvegarde de l’emploi avec 500 suppressions de postes sur les 2 600 personnes. La présentation de ce plan stratégique s’est déroulée lors du comité d’entreprise du 20 juin. De plus, lors de ce comité d’entreprise, le directoire a confirmé l’acquisition immédiate de deux navires, et de deux autres à confirmer.
À la suite de ces rebondissements, la CFDT dénonce « un jeu de poker menteur ». Pour la centrale syndicale, la question se pose de savoir « qui veut gagner des millions ». Selon elle, les gagnants sont Veolia qui est sur les rangs en voulant faire financer les nouveaux navires par d’autres, l’Europe qui veut récupérer le montant de l’amende, l’autorité Corse qui veut maîtriser son engagement et Corsica Ferries qui « attend de se payer sur la bête ». Et les perdants, selon la CFDT, sont l’État et la Caisse des dépôts et consignations.
Une prochaine réunion se tiendra à Paris dans le courant du mois de juillet. Quant au transfert de la société à Veolia, la direction du groupe a annoncé qu’elle ne se ferait pas avant le 31 juillet.