Le thème des défis et perspectives en Afrique a été au cœur des débats et des présentations de la 5e édition du Rendez-vous de l’assurance Transports organisée par le Cesam les 13 et 14 juin à Paris. Pour les organisateurs, « la nouvelle donne de l’économie mondiale positionne clairement l’Afrique comme un continent d’avenir avec ses richesses naturelles, sa diversité culturelle et intellectuelle, sa capacité d’échanger et de réinventer ». Dans ce contexte, « l’assurance transport peut jouer un rôle essentiel dans l’accompagnement du développement économique de l’Afrique », estime le Cesam. Pour cela, les acteurs du secteur de l’assurance doivent être informés sur la géopolitique de l’Afrique, connaître la situation et les perspectives des moyens logistiques en cours de réalisation. Le colloque du Cesam a eu pour objectif d’apporter ces éléments d’information. Lionel Zinsou, président du fonds d’investissement PAI Partners, a rappelé que « l’Afrique est un continent en croissance, avec une oscillation entre 5 % et 7,5 % selon les années, l’un des rares dans le monde actuellement. Et cette croissance est sans doute durable et soutenable ». Même s’il demeure des difficultés en matière de résorption des difficultés sociales, de sécurité et des défaillances persistantes des États pour assurer leurs obligations régaliennes. En termes de population, l’Afrique constitue le deuxième plus grand continent avec plus d’un milliard d’habitants. Selon Mathieu Daubin, directeur souscription d’Axa Corporate Solutions, seuls 5 % à 7 % d’entre eux sont assurés. En 2011, le marché mondial de l’assurance a atteint 4 600 Md$. Dans ce montant total, l’Afrique représente 2,2 % tandis que l’Europe, l’Amérique et l’Asie tournent entre 35 % et 28 %. Le taux de pénétration en Afrique est de 3,3 % du PIB. En Europe, ce taux est de 8 %, et en Amérique, de 7,3 %. Au vu de cette situation, la demande en assurance, notamment en dommage transport et pour les activités import/export, ne peut que progresser à l’avenir.
Un contrôle plus strict
Pour Jean-François Alauze, directeur général adjoint Ascoma Côte d’Ivoire, « le secteur de l’assurance africain souffre encore de préjugés infondés ». Alors que depuis 10 ans, « d’énormes progrès ont été réalisés avec un rapprochement des normes internationales ». Cette nouvelle situation résulte d’une politique volontariste des États avec un contrôle plus strict sur les acteurs du secteur. Ce dernier a aussi vu disparaître les compagnies non compétentes. Ces dernières sont remplacées par des groupes transnationaux africains avec des critères de gestion internationaux. Pour les domaines de la logistique et du transport, il reste la problématique de « l’équilibre des termes de l’échange ». Ce qui signifie que toutes les entreprises qui travaillent en Afrique ne font pas systématiquement appel à des acteurs locaux. « C’est dommage », ont souligné plusieurs participants. Mais là aussi, la situation progresse.