Vracs solides industriels: Carfos étudie le marché des « wood chips »

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Le flux vraquier de Marseille-Fos approvisionne trois grandes unités de production locales. La sidérurgie, avec ArcelorMittal Fos qui capte les trois cinquièmes du tonnage total; l’énergie, avec la centrale thermique de Gardanne; et l’aluminium, avec l’usine de production d’alumine Alteo (ex-Péchiney et Rio Tinto) de Gardanne. À ce tabouret industriel, il faut ajouter le BTP, gros consommateur de clinker, de chaux et de ciment dont l’approvisionnement se répartit entre les bassins Ouest et Est du port.

Les vracs solides ont progressé de 25 %

Le minerai de fer, le charbon et la bauxite composent donc le gros du volume traité sur deux des trois terminaux dirigés par Carfos-Sea Invest à l’Ouest, en particulier en darse 1 de Fos, mais aussi à Caronte. Le troisième étant le terminal céréalier au quai Gloria. En 2012, le segment des vracs solides, en dépassant le seuil des 12 Mt (12,27 Mt), a réalisé une croissance de 25 %. La dynamique provenait de la reprise de la sidérurgie (+ 36 %), la mise en activité des deux hauts fourneaux d’Arcelor Mittal boostant les imports de houille et de minerai de fer. Mais aussi des matériaux de construction qui ont évolué favorablement de 19 %.

Jusqu’à 300 000 t de copeaux de bois

Loin de ces vracs traditionnels dont le volume varie avec le taux d’activité des usines destinataires, une des pistes d’avenir de Sea Invest est de se lancer dans l’importation de copeaux de bois. Les « wood chips » servent, en effet, de composant à la biomasse utilisée pour la production d’énergie. Selon Xavier Hauterat, président de Carfos, de 180 000 t à 300 000 t de ce matériau pourraient être traitées d’ici deux à trois ans sur les terminaux de Fos.

Ce possible trafic suit en fait le projet de reconversion de la centrale de Provence. Construite au début des années 1970 afin de valoriser la mine de lignite de Gardanne, la centrale qui, depuis l’arrêt de l’exploitation minière, brûle du charbon d’importation, s’apprête à tourner une nouvelle page de son histoire. L’une des deux chaudières arrivant en fin de vie va être reconvertie à la biomasse. L’opération exemplaire décidée par le groupe allemand E.ON, qui possède à présent le site thermique, représente un investissement de 230 M€. Les travaux de construction débuteront cet été pour une livraison début 2015. La centrale bois sera alors la plus importante de France en brûlant 850 000 t de biomasse par an et 10 % de charbon. Et, modèle de respect de l’environnement, cette énergie renouvelable réduit les émissions de CO2 de 55 % à 98 % par rapport aux énergies fossiles.

Selon E.On, 60 % de l’approvisionnement proviendra de « la ressource régionale » et 40 % seront du bois importé. C’est ce marché qu’étudie Carfos. Les wood chips se substitueraient alors à une partie du charbon actuellement importé d’Afrique du Sud et de Colombie que n’utiliserait plus la Centrale de Provence. Si le marché se conclut, le manutentionnaire, avec ses 35 dockers (dont 11 mensualisés), devra investir dans une grue de 550 t qui lui permettrait de rentrer sur le marché des énergies renouvelables.

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