Fin mai, le trafic global de Marseille-Fos s’élève à plus de 34 Mt. Certes, il affiche un repli en cumul de 3 % sur l’année précédente, mais un peu mieux orienté que le sévère recul de 9 % annoncé à la fin du premier trimestre. C’est le dynamisme des bassins Ouest, vracs solides et conteneurs, qui a tiré les résultats vers le haut. Tandis que les hydrocarbures continuent de pousser vers le bas.
L’ascension des conteneurs
Sur cinq mois, l’activité des marchandises conteneurisées (454 504 EVP), représentant plus de trois cinquièmes du volume des diverses, affiche une croissance de 6 % due à la vigueur de Fos 2XL (+ 18 % en mai). Si la tendance se confirme, le port devrait enregistrer un nouveau record en dépassant largement le million d’EVP en fin d’année.
Le trafic roro marque par contre une pause (74 000 remorques et − 2 %) avec la contraction de la destination Corse (− 9 %), mais un raffermissement des lignes internationales (Maghreb et Turquie) de 2 %.
Il a suffi d’un redémarrage de la sidérurgie sur Fos Arcelor Mittal pour entraîner une hausse de 14 % des exportations des vracs sidérurgiques. Globalement, l’activité sidérurgique s’est raffermie (+ 21 %) bien que le marché de l’acier en Europe se situe dans un climat d’incertitude. À l’opposé, l’activité agroalimentaire (− 3 % malgré une brusque dépression en mai de 49,3 %) subit un fléchissement des exportations de céréales qui confirme l’effritement ressenti l’année dernière. Résultat, les vracs solides parviennent à faire un pas en avant de 8 % après un démarrage difficile en tout début d’année.
Hydrocarbures: la confirmation de la chute
Les hydrocarbures sont toujours dans la spirale descendante. Elle a été prévue il y a 15 ans par l’établissement portuaire. La chute n’en est pas moins dure. Sur les cinq premiers mois de l’année, ils ont de nouveau globalement dévissé de 7 % (− 13 % sur le 1er trimestre). Principal responsable, le débit du SPSE n’approvisionne plus la raffinerie allemande de Kalsruhe qui a choisi Trieste. Conséquence, le pipeline sud-européen s’est asséché à nouveau de près de 2 Mt, soit 64 % en dessous du débit moyen de 2012 qui avait déjà connu des fuites importantes (fermeture de Reichstett et Miro). Autre perte en volume, les raffinés se contractent de 1,4 Mt (− 24 %). A contrario, les importations de brut national ont connu un sérieux redressement (+ 24 %). Les raffineries locales semblent avoir profité des prix plutôt bas du baril pour reconstituer leurs stocks.
GNL et vracs alimentaires: plutôt dépressif
Le GNL, secteur dans lequel le port a beaucoup misé ces dernières années, a stabilisé sa chute (− 1 %). L’effet post-Fukushima (arrêt des centrales nucléaires) au Japon continue de déstabiliser les flux de ce gaz liquide.
Si les trafics de vracs chimiques et alimentaires augmentent de 11 % au mois de mai grâce aux sorties de biocarburants multipliées par six comparé au mois de mai 2012, le bilan cumulé reste négatif avec un recul des volumes de 8 % (− 111 kt en cumul). Ce retard est focalisé sur les sorties de soude caustique (− 20 %) et de MTBE (− 54 %).
Passagers: vers le million de croisiéristes
Marseille reste un grand port passagers. Ce trafic affiche une bonne santé après cinq mois d’activité (+ 20 %) avec 717 900 passagers, dont 366 400 croisiéristes. Les lignes régulières sont stables (− 1 %). La situation en Tunisie et les tensions intervenues sur les lignes Corse (DSP, affrètement d’El-Venizelos pour remplacer l’Île-de-Beauté) n’auront finalement guère influé. Le secteur croisières, qui devrait atteindre le seuil de 1 million de passagers cette année, est bien parti. Il tire pleinement la croissance passagers avec un gain de 124 400 (+ 51 % comparé à fin mai 2012).
Les dernières statistiques font clairement apparaître un printemps du trafic. Marseille-Fos sera-t-il en position d’en cueillir les fruits cet été? Tout au moins pour les conteneurs et les passagers.