Vendredi dernier, le ministre délégué aux Transports, à la Mer et à la Pêche a poursuivi son « ministère itinérant », par une escale à La Rochelle puis au port de Bordeaux. Sur ce dernier, suite à la visite de la forme de radoub de Bassens où deux navires (le Matterhorn et le Hilde-G) ont été dernièrement démantelés, il a participé à une table ronde sur l’avenir de la filière démantèlement de navires. Représentants de la place portuaire, élus locaux, syndicats, entreprises privées telles que Veolia et Derichebourg ont pu témoigner auprès du ministre de ces premières expériences de déconstruction de navires.
Tant la longueur de la forme de radoub de Bassens (240 mètres), l’autorisation spéciale ICP détenue par le port, que la présence d’industriels prêts à s’engager et la proximité de centres de traitements de déchets spécialisés sont apparus comme des atouts forts de cette filière identifiée dès 2010 par le rapport parlementaire de Pierre Cardo. Tous ont mis en avant la nécessité de structurer davantage désormais cette filière, les syndicats tels que la CGT réclamant, eux, la mise en place d’un GIP (groupement d’intérêt public) afin d’associer tous les partenaires et garantir ainsi aux salariés de la filière un vrai statut et des formations.
12,5 M€ nécessaires pour la filière
Cependant, plus concrètement, pour pallier les faiblesses actuelles, des investissements seraient nécessaires. Christophe Masson, directeur du port de Bordeaux, évoque ainsi une enveloppe, dans un premier temps, de 6,5 M€ pour notamment équiper la cale sèche d’un pont roulant. Afin d’optimiser le rendement et l’occupation de la forme de radoub de Bassens, le port envisage une activité de prédémantèlement à flot qui pourrait se situer au Verdon. Près de 6 M€ supplémentaires seraient alors requis pour rallonger de 100 m les quais de l’avant-port médocain. D’ores et déjà, en termes de retombées maritimes, l’un des acteurs privés de la filière, Dericheboug, espère pour l’an prochain un trafic de 80 000 t. Sur les potentialités d’emploi, le Conseil régional d’Aquitaine a tout de même bien précisé qu’il s’agissait d’une filière créatrice « non pas de 1 000 emplois, mais d’une centaine ».