Le COE, association créée en 2007 par plusieurs dirigeants d’entreprises du monde des transports pour détecter et analyser les synergies réalisables entre tous les modes de transport, a rappelé, lors de sa 6e conférence, les menaces qui planent sur le secteur du fret maritime et la nécessité de l’optimodalité. La crise qui freine les investissements dans les infrastructures, la raréfaction des énergies fossiles ou encore le réchauffement climatique pèsent plus que jamais sur le transport maritime. Pour Philippe Mangeard, président fondateur du COE, « une nouvelle dynamique multimodale associant les secteurs maritime, ferroviaire, routier et fluvial, l’optimisation des ports maritimes ou encore les synergies nouvelles avec les ports intérieurs sont autant d’opportunités à saisir pour répondre à ces défis ».
Plusieurs solutions de financement
Le COE enregistre déjà plusieurs réalisations concrètes, comme les autoroutes de la mer sur la façade Atlantique et la Méditerranée ainsi que les autoroutes ferroviaires entre l’Espagne et le Benelux, entre l’Italie et la France. Pour ces projets et ceux à venir, le Cercle met en avant plusieurs solutions de financement qui s’affranchissent des finances publiques, comme les avances remboursables sur crédit carbone ou encore les certificats d’économie d’énergie (C2E), applicables aux matériels de transport. De son côté, pour aider à la transformation des infrastructures, le gouvernement a lancé le programme « Navires du futur » avec un budget de 100 M€. Concernant le développement des ports, trois points fondamentaux sont visés par le ministère des Transports: la logistique et l’intermodalité, le développement industriel ainsi que l’aménagement des espaces. Selon Emmanuel Kesler, directeur du cabinet du ministère des Transports, de la Mer et de la Pêche, « il est nécessaire d’optimiser les dessertes portuaires, ferroviaires ou fluviales. Par ailleurs, l’espace portuaire est un lieu idéal pour le développement de l’industrie lourde. Les ports français ont un rôle essentiel dans le développement industriel des énergies ». « Le transfert modal se fait encore avec des difficultés évidentes, a souligné Louis Nègre, sénateur-maire de Cagnes-sur-Mer et 1er vice-président de la métropole Nice Côte d’Azur. Il faudrait travailler sur les secteurs ferroviaire, routier et fluvial qui complètent le transport maritime. Les autres pays européens bougent et nous perdons des parts de marché. » Parmi les projets du COE en cours, la performance de la voie fluviale et son adaptation à de nouveaux usages. Dans cette optique sont prévus la mise au gabarit européen de l’Oise-Mageo, l’accès fluvial à Port 2000 au Havre et le prolongement du grand canal du Havre Emerrhode. La mobilité urbaine a aussi été abordée durant cette table ronde avec, notamment, le projet de réseau de Transport public du Grand Paris, présidé par TLF (Fédération des entreprises de transport et de logistique de France) et la nécessité de présenter une vision fédératrice de tous les modes de transport de marchandises, en particulier les voies fluviales, en Île-de-France où plus d’un million de livraisons et enlèvements sont effectués chaque jour.