La perspective de la note est stable, ce qui signifie que Moody’s ne prévoit pas de l’abaisser à nouveau. « Moody’s s’attendait à ce que le profil de crédit de Carnival, qui s’est affaibli en raison de l’accident du Costa-Concordia et d’une faible demande européenne, se renforce en 2013 », mais « d’importantes promotions après plusieurs incidents à bord de paquebots Carnival en 2013 vont entraîner une détérioration des ratios de rentabilité et de l’endettement » du groupe, justifie Moody’s.
En outre, Carnival « devrait générer des flux de trésorerie légèrement négatifs en raison de bénéfices en baisse et du programme d’investissement de 600 M$ à 700 M$ annoncé pour améliorer la flotte de navires », ajoute le communiqué.
« Vu le nombre d’incidents de paquebots et leur intense couverture médiatique », Moody’s « s’attend à ce qu’il faille plusieurs années à Carnival pour accroître ses rendements à un niveau qui améliore ses marges opérationnelles », en chute de 20 % depuis 2010.
La réputation de Carnival a été gravement entachée par l’échouement du Costa-Concordia, paquebot de sa filiale Costa, en janvier 2012, rappelle l’AFP. En mars 2012, à bord du Costa-Allegra, des centaines de passagers se sont retrouvées au large des Seychelles pendant trois jours sans électricité, toilettes ou nourriture chaude après un incendie.
En février 2013, 4 000 personnes ont eux aussi vécu une croisière mémorable à bord du Carnival-Triumph dans le Golfe du Mexique, après un incendie dans la salle des machines. Le croisiériste a en outre dû rapatrier les passagers du navire Dream, après des problèmes mécaniques. L’action de Carnival a perdu 0,73 % à 32,47 $ le 10 juin. C’est justement le nombre d’incidents post-Concordia qui a fini par interpeller le président du Comité sénatorial américain chargé du Commerce, des Sciences et des Transports. Le sénateur John D. Rockeller IV avait donné jusqu’au 24 mai aux principaux groupes de croisières opérant sur le marché américain pour répondre précisément à 15 questions plus ou moins embarrassantes.