Parmi les thématiques discutées, le management de la relation ville/port avec l’enjeu de répondre aux spécificités des places portuaires africaines. Avec une croissance économique qui dépasse les 5 % depuis 2000, les villes portuaires continuent leur expansion. Dakar, Abidjan, Téma, Cotonou ou encore Lagos. Tous ces grands établissements portuaires sont aussi des capitales politiques et/ou économiques qui ont toutes multiplié leur population de manière quasi exponentielle tout en continuant d’absorber des tonnages supplémentaires (voir tableau).
Dans le contexte ouest-africain, les actions urbaines et portuaires continuent de se prendre sans véritable concertation entre les grandes sphères de décisions, créant ainsi des développements parfois incompatibles, contradictoires, voire conflictuels. L’enjeu consiste aujourd’hui à déployer des organes de décision et d’action qui mutualisent, partagent, débattent et statuent sur les contraintes, les risques et les opportunités inhérentes au développement des deux systèmes, urbains et portuaires. Les modalités de la gouvernance sont à inventer. Dans son discours de clôture, le ministre Seydou Geye – secrétaire général du gouvernement de la République du Sénégal – a souligné l’impérieuse nécessité de passer d’une administration du commandement à une administration du développement où les pouvoirs publics doivent conjuguer leurs talents en partenariat direct avec les opérateurs privés.
Le professeur Ababacar Mbengue, président et fondateur de la Société africaine de management (SAM), a conclu que la mobilisation des outils et des méthodes issus de la recherche en sciences de gestion serait indispensable dans la construction de cette gouvernance multipartite. Le travail de réflexion ne fait que commencer dans le cadre de la SAM. La prochaine conférence annuelle, qui aura lieu à Cotonou, au Bénin, devra permettre de présenter les premiers résultats des travaux lancés à Dakar.