Il y a, d’un côté, les déclarations de responsables iraniens et, de l’autre, les analyses des experts de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Les premiers assurent: « Malgré les sanctions occidentales, l’activité de la compagnie Islamic Republic of Iran Shipping Lines demeure solide avec 164 navires en navigation dans les eaux internationales pour une capacité totale de 5,8 Mt. » Pour le directeur général de l’IRISL, l’embargo pétrolier européen aurait même permis à l’Iran de diversifier ses débouchés et de ne plus dépendre étroitement du Vieux Continent pour l’exportation de son or noir et de ses dérivés. Le pays aurait trouvé une solution à l’interdiction faite aux P & I Clubs européens d’assurer tous les navires-citernes, iraniens ou non, transportant du brut de la République islamique. Le secteur privé, aidé par le gouvernement, aurait mis au point ses propres assurances pour les navires iraniens ou étrangers transportant du brut et des produits pétroliers.
De nouveaux navires entrent en service
Autre preuve du dynamisme du secteur du transport maritime iranien: une commande de trois navires en Chine. Sans oublier la livraison prévue pour juillet au Venezuela d’un premier Aframax fabriqué par un chantier iranien. Deux autres Aframax devraient suivre, conformément à la commande passée en 2009 entre les deux gouvernements. Pour les experts de l’AIE, la situation ne serait pas aussi positive. Ces derniers estiment, dans un rapport publié mi-mai: « Les sanctions internationales ont coûté 40 Md$ à l’Iran. La production iranienne évolue à son plus bas niveau depuis trois décennies. » L’Iran aurait produit 2,35 Mbpj fin janvier 2013 alors que la nation produisait 3,7 Mbpj fin 2011. Sachant que les revenus de Téhéran dépendent depuis longtemps pour moitié du brut et du gaz. Enfin, une autre source iranienne, différente de l’IRISL, indique que les exportations auraient diminué de 40 % depuis mars 2012. Les points de vue semblent pour l’instant inconciliables.