STX France a fait état, au Figaro, « d’acheteurs potentiels dont le détail des offres sera connu au second semestre » mais n’a, semble-t-il, délivré encore aucun mandat de vente. À Saint-Nazaire, STX France n’a même reçu aucune demande d’information sur son état de santé.
Sept ans après la cession d’Alstom à Aker Yards (Finlande), puis la vente à STX (2008), l’épisode relance la perspective d’un nouveau changement d’actionnaire voire d’un retour dans le giron français, l’État (33,3 %), prioritaire pour un rachat, pouvant prendre le contrôle, comme le demandent certains syndicats. « Nous resterons toujours aux côtés de STX », a simplement indiqué Pierre Moscovici, le ministre de l’Économie, accréditant plutôt l’idée qu’il monterait au capital si aucun actionnaire fiable ne remplaçait STX.
Les chantiers ont besoin de commandes
Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, ne veut pas non plus précipiter les choses. Il a rappelé que « les chantiers de Saint-Nazaire ont besoin de commandes, pas d’un nouvel actionnaire, car l’entreprise STX France dispose d’un outil performant et est en bonne santé ». Le chantier vient de recevoir deux gros chèques avec la livraison de ses derniers navires, à Hapag-Lloyd et à MSC qui veut lui confier la construction de sa nouvelle génération de paquebots. En septembre, il entame la construction de l’Oasis (1 Md€) pour RCCL, avec option sur un deuxième. Il termine un plan social d’encore 250 personnes qui abaisse son effectif à 2 000 salariés, et négocie un plan de compétitivité avec les syndicats. « L’essentiel, aujourd’hui, est que STX France soit bien accompagné par ses actionnaires dans ce développement qui est en train de réussir. Ce sera l’État, s’il le faut », indique Christophe Clergeau, vice-président à l’économie de la Région.
La CGT, de son côté, réclame plus que jamais, « un véritable projet industriel ouvert sur la diversification de ses activités ». La CFDT demande que l’État « se positionne dans le cadre d’un projet de reprise ». Force Ouvrière veut une nationalisation. « Nous constatons simplement que la dynamique des chantiers ne repose plus que sur l’État, par ses commandes (BPC franco-russes) ou par son appui aux montages financiers », précise Nathalie Durand-Prinborgne.
Dans tous les cas, le dernier grand chantier naval que possède la France reste stratégique. Pour Vincent Groizeleau, de Mer et Marine, la vente par STX constitue plutôt, pour l’État français une opportunité de constituer avec des acteurs nationaux (surtout DCNS) un pôle français de construction navale civil et militaire d’importance.