« Le trafic des éoliennes dépend de l’hinterland », rappelle Jean-Charles Scotto, responsable de BLP–SGMT. Le port charentais se trouve de ce fait en concurrence avec celui de Montoir pour ce trafic bien spécifique. « De plus, il ne se fait qu’en fonction des permis de construire obtenus. En France, il faut jusqu’à huit ans pour voir aboutir la construction d’éoliennes. Ce que nous déchargeons aujourd’hui, ce sont des projets qui ont vu le jour il y a sept ou huit ans. » Les différentes parties, tour, moteur, pales, qui seront assemblées pour former l’éolienne finale, ont plusieurs origines: pays scandinaves, Allemagne, Espagne, Portugal, Chine… Une même éolienne peut être formée d’éléments fabriqués dans plusieurs pays différents.
Le port de La Rochelle s’est adapté sans problème à ce nouveau trafic. Les déchargements se font au môle d’escale ou au bassin à flot, sur des terre-pleins dont la résistance ne pose aucun problème. Ils sont rendus possibles par les équipements de BLP–SGMT, et notamment une grue de 100 t qui officie au môle d’escale. L’acheminement du port aux champs d’éoliennes se fait ensuite par camions avec des semi-remorques adaptés. Le port lui-même a accompagné ce nouveau trafic en aménageant un accès routier adapté aux importants volumes des éoliennes dans sa partie la plus à l’ouest.
Cependant, le trafic est en baisse. L’an dernier, BLP–SGMT n’en a déchargé que pour deux ou trois champs d’éoliennes. « Cela a beaucoup diminué depuis deux ans », constate Jean-Charles Scotto. « Nous en recevons de 40 % à 50 % de moins. » Cette baisse serait due aux difficultés de plus en plus grandes pour mener un projet d’aménagement d’éoliennes et aux oppositions que suscitent ces projets.