Alstom monte deux usines (générateurs et nacelles) sur les quais de Montoir. EDF installera peut-être (décision en fin d’année) un hub logistique à quai, pour l’assemblage des éoliennes (les pales et les mâts venant de Cherbourg) à Saint-Nazaire, sur des terrains aujourd’hui occupés par les Chantiers de l’Atlantique. Dans le sillage d’Alstom et d’EDF, la place portuaire de Nantes-Saint-Nazaire enregistre les commandes et poursuit ses grandes manœuvres dans ce nouveau secteur des énergies renouvelables.
La société Sogebras, du groupe Kühn, s’est déjà distinguée pour les tests de la nouvelle éolienne d’Alstom (puissance 6 MW contre 2 MW à 3 MW dans la génération précédente).
Sogebras a transporté le prototype de son Haliade 150 (puissance 6 MW) par barge, sur le site-test, terrestre, de l’estuaire de la Loire au Carnet. Elle le recharge ces jours-ci, destination la Belgique pour des essais en mer, cette fois. L’an dernier, elle a aussi amené les premiers câbles marins à poser pour relier le futur parc marin de Saint-Nazaire au rivage. Ce n’est qu’un début. Les futures usines d’Alstom devront être approvisionnées. « Notre expérience de ce genre d’usines au Danemark et en Allemagne montre que les besoins de logistique peuvent s’enfoncer très loin dans les terres, mais passer aussi par mer », explique Johan Feltgen, de Sogebras.
La localisation du hub logistique à Saint-Nazaire occasionnerait beaucoup de trafic maritime, ne serait-ce qu’avec l’usine Alstom de Montoir. Les gros colis ne peuvent voyager que par mer pour arriver à Saint-Nazaire par la route.
D’autres industriels locaux sont engagés sur le marché de l’éolien. Notamment STX, le constructeur de paquebots. Il a déjà vendu des sous-stations électriques pour parcs offshore. Il a signé un partenariat avec Areva, l’autre constructeur français d’éoliennes, pour optimiser les fondations d’éoliennes. STX en propose sur quatre « jambes », moins chères que sur pieu unique. STX propose aussi de construire des navires pour emmener matériels et personnels sur place.
Mobilisation générale
Le secteur portuaire se mobilise pour assurer ces livraisons en mer. « Nous avons monté un consortium pour déposer une offre globale tous ports français pour tous les parcs éoliens », indique Johann Feltgen pour le groupe Kühn. Altead, spécialiste de logistique industrielle, a décidé de se positionner aussi sur le portuaire.
Au final, les dockers et manutentionnaires du port sont eux aussi ravis. Un temps, Alstom a annoncé qu’elle ne travaillerait pas avec eux. S’appuyant entre autres sur le code des ports, la CGT a sévèrement répliqué. Le conflit s’apaise peu à peu. Les deux parties ont six ou sept mois pour se mettre d’accord avant que l’allongement du quai du terminal à conteneurs, devant les futures usines Alstom, commence. Il doit être livré fin 2014.