Devançant la session des 6 et 7 juin à l’Assemblée de Corse qui devait entériner le choix des délégataires de la future délégation de service public, le dossier de la desserte maritime corse vient de faire l’objet d’un nouveau rebondissement, avec l’annonce, faite le 15 mai par le président du Conseil exécutif de Corse, Paul Giacobbi, devant les députés: « Aujourd’hui, la première phase de la procédure d’attribution de la prochaine délégation de service public s’achève sans qu’aucun candidat n’ait remis une offre légalement et financièrement acceptable. Je vais donc proposer à l’Assemblée de Corse de constater cette infructuosité et de relancer les négociations avec l’ensemble des candidats. S’agissant de la SNCM, une offre légale et raisonnable n’est possible que dans le cadre d’une restructuration de l’entreprise sur la base d’un projet industriel sérieux qui permettra d’affecter quatre navires mixtes au service public de la Corse et de trouver une autre vocation au reste de la flotte », a-t-il annoncé à l’Assemblée nationale.
Des avis partagés
Est-ce la sanction financière prononcée par Bruxelles il y a dix jours à l’encontre de la SNCM, plus que jamais fragilisée, qui rebat les cartes? En Corse, les avis sont partagés sur cette question. De source proche du dossier, « c’est le cahier des charges dans son ensemble qu’il faudrait revoir, ce dernier étant entaché d’irrégularités [tarifs planchers fixés pour les obligations de service public] ».
Reste que ce nouveau round de négociations risque d’être lourd de conséquences du point de vue financier. L’actuelle DSP prolongée comprenant le service complémentaire aujourd’hui décrié par Bruxelles est pointée du doigt par l’Office des Transports de la Corse (OTC). Ce dernier, au bord de la cessation des paiements, a été placé sous la tutelle du préfet de Corse et fait l’objet d’un examen par la Chambre régionale des comptes qui doit émettre un avis budgétaire le 24 mai. Le directeur de l’OTC Francis Pian serait sur le départ.