En France, quand les armateurs se réunissent pour leur assemblée générale, le gouvernement délègue le ministre en charge des Transports et de la Mer. À Chypre, lors de la réunion de la Chamber of Shipping, c’est le président de la République qui se déplace. Deux pays de l’Union européenne et deux façons de percevoir le monde maritime. D’un ministre à un président de la République, l’écart peut se calculer en fonction du poids du secteur maritime dans le produit national brut. En France, le maritime pèse environ 2,5 % du PNB. À Chypre il y entre pour 5 %. Sans faire une caricature trop marquée, quand le ministre français vient au dîner des armateurs, il ne prend pas position sur les grands dossiers. Quand le président chypriote s’adresse au monde maritime de l’île, il promet de mettre en place « un mécanisme pour protéger et renforcer le poids de ce secteur dans l’économie nationale ». Même si des doutes subsistent encore sur la transparence financière du maritime dans l’île méditerranéenne, cette volonté politique fait rêver. Après un an du gouvernement du « changement, c’est maintenant », les décisions tardent à venir quand le gouvernement de Chypre, après trois mois de gouvernance, agit. Peut-être faudrait-il à la France un électrochoc bancaire pour accélérer le mouvement et placer « maintenant » dans un proche avenir.
Édito
Et maintenant, c’est le changement
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