Le 24 avril, date de publication du décret de nomination par le Premier ministre, Arnaud Leroy, député PS, représentant de la 5e circonscription des Français de l’étranger, a été chargé d’une mission « temporaire » auprès de Frédéric Cuvillier. La nature exacte de la mission n’est pas précisée par le décret de nomination. Le site Internet d’Arnaud Leroy explique qu’elle portera « principalement sur la compétitivité du pavillon français et le soutien à notre marine marchande face à la concurrence internationale. Cinquième économie mondiale, nous ne pouvons nous satisfaire du 28e rang de notre flotte de commerce. Il s’agit donc d’initier un travail de proposition sur la filière cruciale tant en termes d’emploi que de croissance, mais aussi indispensable d’un point de vue stratégique. La flotte marchande est un secteur industriel essentiel que nous devons soutenir et encadrer ».
Le communiqué du ministère précise que la mission Leroy portera sur les « aspects économiques, sociaux, juridiques, environnementaux, fiscaux et financiers de la compétitivité des transports et services maritimes français ». Les « premières réflexions et propositions » sont attendues « pour le 15 juin » et les conclusions d’ici à la mi-juillet, en vue d’une présentation lors du prochain CNML prévu en juillet pour clôturer les Assises de la mer et du littoral, lancées le 18 janvier.
Une nomination très attendue
Une nomination qui intervient après une longue attente. En effet, le 18 janvier, lors de l’installation du Conseil national de la mer et des littoraux (CNML), Frédéric Cuvillier, ministre chargé notamment des transports et de la mer, a annoncé une prochaine mission de réflexion sur le RIF confiée à un parlementaire.
Arnaud Leroy sera « accompagné » de Martine Bonny, ancienne directrice des ports de Rouen et de Dunkerque et inspectrice générale du « Développement durable », d’une part, et de Georges Tourret, président de l’Institut maritime de prévention, ancien président du BEAMer et ancien secrétaire général du Conseil supérieur de la marine marchande, d’autre part.
Le RIF serait acceptable
La rumeur laisse entendre que ce sont les partenaires sociaux qui sont demandeurs d’une réflexion sur l’avenir de la flotte « française ». Une réflexion qui tarde à se faire jour au sein de l’administration. En mars 2011, Thierry Mariani, alors secrétaire d’État aux transports s’interrogeait publiquement sur la nécessité de soutenir massivement le RIF pour des résultats aussi décevants. Un changement notable serait discrètement intervenu: les trois syndicats de navigants, membres de l’ITF, seraient prêts à « oublier » le classement du RIF comme pavillon de complaisance.
Le problème de fond reste cependant entier; compte tenu du nombre limité de compagnies maritimes françaises et de leur spécialisation, les problèmes de CMA-CGM n’ont pas grand-chose à voir avec ceux des vracs secs de Louis Dreyfus Armateur qui concernent peu la BAI ou la SNCM. Avec cinq registres ne pourrait-on pas faire du cousu main?