Ces deux dernières années, le tassement de ce trafic vers la Corse se confirme, même si une part de cette baisse peut s’expliquer par le fait que de plus en plus de camions chargés de ciment empruntent les ferries sans utiliser les navires cimentiers.
Côté export, le trafic ciment s’est effondré de 54 % en 2012. Avec 50 389 t, le trafic a été divisé par quatre par rapport aux meilleures années. La baisse drastique de l’export vers le Maghreb (Libye, Algérie, Tunisie) est liée essentiellement aux risques politiques et au ralentissement économique de ces pays. Vicat, qui a bénéficié en 2010 d’un gros contrat avec un importateur turc sur l’Algérie, près de 100 000 t, espère retrouver un niveau similaire en 2013. Serait également à rajouter une petite diversification des modes de transport, notamment avec l’Italie.
Une charte Ciment environnement
Les cimenteries historiques que sont Lafarge, basée depuis plus d’un siècle à Contes, et celle de Vicat, à la Grave de Peille, alimentent principalement en vrac, et parfois en big-bag, la Méditerranée. Un trafic portuaire qui a représenté, dans les bonnes années, jusqu’à 300 000 t. Une activité qui n’est pas allée sans nuisance (sonores, poussières, camions) sur le port de la Baie des anges. En 2002, une charte Ciment environnement a été signée par les différents opérateurs avec notamment la mise en place de compresseurs autonomes électriques en remplacement des compresseurs thermiques des camions, et celle d’un système de filtre de poussières. La procédure de chargement a été considérablement adaptée pour réduire au maximum les bruits et les émissions de poussière. Dans cet effort, le port s’est équipé d’une balayeuse de ciment dotée d’un système d’aspiration sans poussière pour aspirer le ciment sur les quais après chaque chargement. Un radar mobile a même été installé pour contrôler les vitesses des camions.
Ces mesures environnementales ont-elles pesé sur le volume du trafic? « Nous savons travailler en bonne intelligence avec les autorités portuaires et comprenons le souci des riverains », fait-on savoir chez Vicat. Même si les contraintes sur la circulation des camions peuvent peser sur le chargement rapide d’un navire de plus de 3 500 t et jusqu’à 12 000 t.
Arles chute de près de 40 %
Le port fluvio-maritime d’Arles a connu une chute notable de son trafic ciment. Avec 66 200 t traitées en 2012, la chute est de 39,36 %. Le ciment, qui a représenté 23 % du fret traité en 2011, ne pèse plus que 15,2 % de son tonnage. L’activité de la centrale béton, édifiée sur les bords du Rhône par le groupe Sylvestre il y a quelques années, a-t-elle pâti de l’installation par ce dernier du récent terminal cimentier sur le port de Marseille? Les quatre silos à béton d’une capacité de 100 000 t approvisionnés par l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie, n’ont pas tenu toutes leurs promesses. Mais c’est surtout la situation politico-économique du Maghreb qui a le plus contribué à cette chute. Elle se vérifie dans la baisse du nombre d’escales fluvio-maritimes passé de 198 à 120 navires.