Cette diminution du tonnage lorientais peut être liée à la conjoncture du bâtiment et des travaux publics, accusant un net retrait des chantiers de construction et de génie civil. Mais il faut aussi associer cette baisse au changement de filière d’approvisionnement au sein de la société Cemwest, fabriquant de ciment et de chaux, unique opérateur lorientais repris par Lafarge en janvier 2012. Une dizaine de personnes travaillent sur le site doté d’une installation de stockage de 19 000 m3, et d’une unité d’ensachage de ciment. Désormais, le ciment lorientais provient de l’usine de fabrication du Havre Saint-Vigor. Des navires d’une capacité avoisinant les 6 000 t alimentent le silo de Lorient par cabotage autour de la pointe de Bretagne. L’hégémonie de Lafarge dans la région détermine ce choix qui permet de garantir des débouchés à la production de l’usine havraise, mais n’ouvre aucune alternative pour du ciment venant d’ailleurs.
« Il n’y a pas de spécificité bretonne »
« On débarque à Lorient un ciment de haute qualité, du 52,5 destiné aux ouvrages d’art, d’une spécificité un peu différente de ce qu’on livre à Brest, dédié aux ouvrages pieds dans l’eau de mer, en zone de marnage, note Christian Petitfrère, responsable des sites Atlantique du groupe Lafarge. Depuis 2007, une très bonne année, la courbe est descendante. On pense atteindre 65 000 t cette année. C’est vrai, on subit de plein fouet la baisse nationale du marché du ciment. Il n’y a pas de spécificité bretonne. Et la concurrence faite au ciment français se fait peu par les ports, plutôt par la route via nos frontières à l’Est avec les pays voisins, et au Sud avec l’Espagne ». En janvier, le bilan annuel du port a prédit que ce trafic de ciment devrait, en 2013 et 2014, plafonner à 70 000 t par an. Des chiffres qui seront peut-être revus à la baisse. « Pour l’instant, ça ne décolle pas. J’envisage un petit tonnage », confie Franck Bruger, le directeur du port.