Après l’attribution au groupement formé par le groupe Bolloré, APM Terminals et Bouygues du second terminal à conteneurs d’Abidjan, le consortium perdant a aussitôt entamé une démarche auprès de l’autorité ivoirienne en charge des marchés publics. « Nous sommes dans une phase de procédures administratives, nous a confié un responsable d’une société du consortium contestant. La procédure judiciaire ne viendra qu’après avoir épuisé les recours administratifs. » L’affaire est entrée sur la scène médiatique quand un cadre du groupe CMA CGM a déclaré au journal Libération que l’armateur marseillais dénonçait un abus de position dominante. La direction de la communication de ce groupe ne souhaite pas faire de commentaire sur ce dossier. Le directeur général du port d’Abidjan, Hien Yacouba Hsié, ne partage pas la position du consortium du groupe CMA CGM. Il se dit ravi de la victoire du groupe Bolloré et précise, auprès de Libération, que « cette offre financière était la plus intéressante. Ils ont promis une baisse de 40 % des tarifs. »
En outre, et toujours selon Libération, l’armateur marseillais s’insurge contre un voyage à Paris, en décembre, du directeur général du port d’Abidjan et du ministre ivoirien des Transports au cours duquel a été signé un avenant à la concession du premier terminal. Un point que Vincent Bolloré a reconnu lors de la présentation des résultats 2012. « L’appel d’offres pour la concession du premier terminal à conteneurs du port d’Abidjan a été réalisé dans des conditions différentes des autres. Nous étions seuls. Une baisse de 20 % des tarifs est un chiffre excessif », a déclaré Vincent Bolloré le 21 mars, lors de la présentation des résultats.
Haut la main
Le consortium comprenant CMA CGM, Necotrans, Ictsi et Movis est d’autant plus perdant que le consortium qui sera attributaire provisoire, à défaut d’un accord, sera celui regroupant Hanjin Shipping, Terminal Investment Link et MSC.
Dans son communiqué de presse sur l’attribution de ce terminal au groupe Bolloré, APMT et Bouygues, le port d’Abidjan résume les différentes propositions. Avec un droit d’entrée de 120 M€, une redevance fixe annuelle de 22 M€, un engagement de trafic de transbordement minimum de 450 000 EVP et un engagement de baisse sur tarif public plafond de 40 %, l’offre de ce consortium l’emporte haut la main face aux autres propositions.