Le tribunal de Rouen a scellé, le 16 avril, le sort de la raffinerie Petroplus située à Petit-Couronne, près de Rouen, et de ses plus de 400 salariés. Les juges consulaires ont rejeté les deux dernières offres de reprise du site, celle de Murzuk Oil et celle de NetOil. En conséquence, ils ont décidé la liquidation de la société placée en situation de redressement judiciaire depuis le 24 janvier 2012. Selon Jean-Pierre Valentin, avocat du comité d’entreprise de Petroplus, le tribunal a estimé que les dossiers présentés par les deux candidats à la reprise n’ont pas apporté toutes les garanties sur leur capacité à moderniser et rentabiliser le site, ni à l’approvisionner suffisamment en pétrole brut. L’AFP rapporte que « l’annonce du rejet des offres a été accueillie dans le silence par les quelque 300 personnes réunies devant le tribunal, comme frappées de stupeur, avant que ne fusent quelques cris de “nationalisation!” ». Plusieurs leaders syndicaux ont pris la parole pour assurer que le combat continue, mais le cœur n’y est plus, continue l’AFP, et la foule s’est rapidement dispersée.
Des emplois de reclassement
Michel Sapin, ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social, et son homologue du Redressement productif, Arnaud Montebourg, ont publié un communiqué commun suite à cette annonce. « Le gouvernement prend acte de cette décision, qui, associée à l’épuisement de la trésorerie de la société, clôt la période de recherche des repreneurs. Nous rendons hommage aux salariés qui ont su mener une lutte exemplaire et responsable. » Les deux ministres indiquent que le gouvernement continuera à s’impliquer auprès des salariés et mobilisera tous les outils de la politique de l’emploi. Le communique précise que « l’Union française des industries pétrolières (Ufip) a assuré que les entreprises de la branche proposeraient une centaine d’emplois de reclassement ». « Le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) sera en ligne avec ceux déjà réalisés dans le secteur pétrolier », relève le communiqué des deux ministres. Le directeur de la raffinerie a déclaré à l’AFP qu’un « liquidateur a été nommé pour vendre les actifs isolés ». Selon lui, il est encore trop tôt pour déterminer l’avenir du site, qui pourrait être déconstruit ou transformé.