Le 15 mars, le magistrat de la Crei (Cour de répression des enrichissements illicites) a donné un mois à Karim Wade pour prouver la légalité de ses placements financiers sous peine d’être poursuivi pour corruption. Selon l’État du Sénégal, ce patrimoine comprendrait une participation dans une société basée aux îles Caïmans qui détiendrait 86 % de DP World Dakar. Or, depuis le mois de novembre, le gouvernement sénégalais demande à DP World Dakar de rembourser l’ensemble de ses dettes issues du contrat de concession destiné à financer le port du futur. Un investissement qui s’élève à 85,9 M€ et dont 40,2 M€ restent encore à verser. Prévu pour la fin 2012, il est toujours absent.
Les avocats de Karim Wade ont remis, dans la matinée du 15 avril, un dossier de près de 3 000 pages. Selon le journal Le Quotidien, « au terme de sa mise en demeure arrivée à échéance hier, les preuves déposées par les avocats de Karim Wade n’ont pas été convaincantes aux yeux du procureur spécial de la Crei ». Karim Wade a été l’un des piliers du gouvernement durant la présidence de son père. Il a notamment été à la tête des ministères de l’Infrastructure, de la Coopération internationale, de l’Énergie et du Transport aérien, maîtrisant ainsi un budget correspondant au tiers des dépenses de l’État.
Sovcomflot risque de perdre 25,8 M$ déposés à Chypre
Selon une dépêche AFP du 15 avril, la société publique russe de transport maritime Sovcomflot « détenait 25,8 M$, déposés dans des comptes auprès de la banque Chypriote Laiki au 25 mars », jour de l’annonce d’un accord entre Nicosie et Bruxelles pour éviter la faillite de l’île, précisent ses résultats annuels. « Il existe un risque significatif qu’une grande partie de ces fonds ne puisse pas être recouvrée et se trouve bloquée dans l’immédiat », ajoute le groupe public, qui s’avoue « incapable d’estimer les pertes potentielles » à l’heure actuelle. Sovcomflot assure que le blocage de ces fonds n’a cependant causé aucune perturbation dans ses activités. Le groupe, qui emploie près de 8 000 personnes, a enregistré un chiffre d’affaires de 1,4 Md$ en 2012 (quasi stable) et a dégagé un bénéfice net de 32,6 M$ (− 37 % par rapport à 2011). Le plan de sauvetage de Chypre prévoit une restructuration de son secteur bancaire passant notamment par le démantèlement de la banque Laiki, dont tous les comptes dépassant 100 000 € seront gelés. De nombreuses sociétés russes ont choisi ces dernières années de placer leur argent à Chypre, en raison du régime fiscal très favorable de l’île, membre en outre de l’Union européenne où se trouvent les principaux partenaires commerciaux de la Russie.
Michel Neumeister avec l’AFP