Dans le décor industriel du port de la cité phocéenne, Laurent Ballesta a souhaité découvrir ce qu’il reste de ce qui fut un jour une lagune littorale. Entre cargos, tankers, minéraliers et chimiquiers, l’endroit semble insolite pour espérer découvrir une biodiversité abondante. D’ailleurs, la plongée y est interdite. Et pourtant, en pleine rade, des dizaines de poissons et d’espèces sous-marines sont réapparues grâce à un programme de restauration des habitats sous-marins, l’opération Prado, initiée en 2006.
Le photographe de l’ouvrage a passé plusieurs jours sous l’eau, en fonction du trafic maritime et des allées et venues des navires de commerce, afin de photographier ses rencontres: nacres, puis gobies, araignées de mer ou encore spirographes et sabelles. On retrouve même de gros spécimens, comme un poulpe de 60 cm. La végétation marine prolifère avec, notamment, des herbiers de posidonie de la côte bleue, les plus étendus du littoral français, qui se prolongent jusqu’au port de Marseille.
Cependant, si les diverses photographies prises au fur et à mesure de l’avancée de l’auteur dans les fonds sous-marins montrent un écosystème très riche, qui s’accommode des aménagements portuaires, « il ne faut pas en déduire que le port favorise la biodiversité mais plutôt que la biodiversité valorise le port », souligne Laurent Ballesta.
Réalisé en partenariat avec Marseille Fos, Jean-Claude Terrier, président du directoire et directeur général du Grand port maritime de Marseille, souligne dans la préface qu’il « est souvent difficile de rendre compatibles les enjeux environnementaux et les obligations économiques du port ». Cet ouvrage a ainsi pour objectif de montrer « la vérité » et qu’à « quelques mètres de nos plus gros navires, il existe une vie dans le port, fragile et obstinée ».
LAURENT BALLESTA
« UNE VIE DANS LE PORT », IMAGES ET HISTOIRES DE LA BIODIVERSITÉ MARINE DU PORT DE MARSEILLE FOS
ÉDITIONS ANDROMÈDE COLLECTION