Le syndicat des officiers de port, Force Ouvrière, est excédé. Depuis plus de 36 mois, il demande aux différentes instances politiques d’avancer sur le dossier de la revalorisation statutaire. Une revalorisation que le syndicaliste estime aux environs de 67 000 €. Après une réunion au ministère du Développement durable le 26 mars, qui s’est déroulée en présence du responsable des relations humaines du ministère, le syndicat n’a obtenu aucune réponse. Les responsables du ministère lui ont répondu de reporter ce mouvement. « Nous n’acceptons plus les reports », nous a confié Éric Destable, secrétaire général du syndicat. Excédé, il a appelé à une grève de tous les officiers de port le 28 mars qui devrait être largement suivie, selon ses premières estimations. Pour les ports, ce mouvement signifie que les navires ne pourront pas entrer. Des directions de port interrogées nous ont répondu que ce mouvement de 24 heures ne devrait pas trop gêner le trafic.
« Notre dossier n’est pas une priorité »
« Nous avons engagé ce dossier le 17 février 2010. Depuis cette date, rien n’avance. Pire, nous avons commencé à avoir des documents pour négocier que le ministère a écarté d’un revers de la main. Les services des ministères nous ont répondu que nous représentons 310 fonctionnaires, et notre dossier n’est pas une priorité. Alors, nous sommes prêts à renouveler ce mouvement », continue Éric Destable. Le fond du problème pour le syndicaliste est de constater que cette catégorie de fonctionnaires perçoit des salaires inférieurs au cadre général de la fonction publique. Les officiers des ports sont alignés sur la grille des agents de niveau bac alors qu’ils doivent être titulaires d’un bac + 2, « et tout cela sous prétexte que nous sommes en seconde carrière ». En effet, une partie de ces agents a déjà effectué une carrière dans l’armée, dans la pêche ou la Marine nationale.
Avec une responsabilité en matière de sécurité et de sûreté dans les ports ainsi que dans le placement des navires à quai, les officiers de port jouent un rôle essentiel à la vie de l’établissement. En juin, une grève de ces personnels à Nantes Saint-Nazaire a mené à l’annulation d’une course au large.
Les ports touchés
Selon les estimations du syndicat, les ports transmanche dont Calais, les ports de Bretagne dont Roscoff et Saint-Malo, Nantes Saint-Nazaire, La Rochelle, Bordeaux et Marseille devraient être touchés à plus de 90 %. En outre-mer, la Martinique, La Réunion, la Guyane et Mayotte seront aussi concernés. À la Guadeloupe, les officiers de port sont en conflit judiciaire avec la direction du Grand port maritime et resteront solidaires, mais ne participeront pas au mouvement.