« La construction navale française est une force d’avenir, possède des talents et des savoir-faire uniques », a déclaré Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, le 14 mars à Saint-Nazaire, à l’issue du comité stratégique de la filière navale organisé à bord du MSC-Preziosa (voir encadré). Depuis la tribune installée au pied du nouveau paquebot de MSC Croisières, le ministre a continué: « Vous avez devant vous le résultat du Made in France allié au Made in Italy, l’aboutissement du travail des ouvriers, des ingénieurs, des créateurs de STX France. » La filière navale française comprend plusieurs grands groupes et un tissu d’un millier de PME. Elle représente environ 70 000 emplois industriels et réalise un chiffre d’affaires global de plus de 10 M€. C’est aussi un secteur fortement international avec plus de 65 % de parts de marché à l’exportation dans le nautisme, plus de 80 % dans les paquebots et ferries et 30 % pour les unités militaires. Cette situation rappelée, le ministre du Redressement productif a indiqué: « Dans un contexte de concurrence entre chantiers européens et face à la montée en puissance des pays d’Asie, le gouvernement entend contribuer à l’union des forces de la filière et soutenir l’innovation. » La mesure annoncée par Arnaud Montebourg concerne la réouverture de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) « navire du futur » doté de 80 M€. Le lancement de ce nouvel appel d’offres pourrait avoir lieu « dans les semaines ou mois à venir ». Le montant de 80 M€ vient s’ajouter aux 20 M€ déjà attribués à quatre projets innovants. Ces derniers ont été détaillés par le ministre: un voilier du futur construit avec des biomatériaux, une propulsion électrique par batterie et un écopilotage; un chalutier dont la consommation énergétique va être réduite de 50 %; un navire de maintenance des éoliennes marines propulsé au GNL; un équipement de défense contre la piraterie maritime.
Un navire économe, sûr, propre, intelligent
La réouverture de l’AMI doit permettre « l’émergence de nouveaux projets de R & D collaboratifs dans la ligne des feuilles de route technologiques proposées par le Groupement des industriels des constructions et activités navales (Gican), précise un communiqué du ministère du Redressement productif. Les avancées technologiques développées s’inscriront dans le cadre du navire économe, opérationnel, sûr, propre et intelligent et viendront offrir à l’industrie navale française une avance dans un contexte d’intensification de la concurrence internationale ». Pour Laurent Castaing, directeur général de STX France, le chantier naval de Saint-Nazaire devrait participer au nouvel appel d’offres dans le cadre de l’AMI. STX France envisagerait de se positionner sur deux secteurs. Le premier porte sur les « économies d’énergie où la marge de progrès et les demandes des armateurs sont fortes ». Le deuxième concerne les solutions pour satisfaire les règles de réduction des émissions de gaz (Sox, Nox) par les navires.
Le MSC-Preziosa, douzième navire de MSC Croisières construit par STX France
Le MSC-Preziosa, 333 m de long, 38 m de large, 68 m de hauteur, 18 ponts, est le 12e navire de la flotte de MSC Croisières construit par STX France. C’est la quatrième et dernière unité de la classe Fantasia. Il peut accueillir plus de 4 300 passagers et près de 1 400 membres d’équipage. Il peut atteindre une vitesse de 23 nœuds. Il a été livré par STX France à MSC Croisières le 14 mars à Saint-Nazaire d’où il est parti le soir même pour une croisière pré-inaugurale en Méditerranée avec des escales prévues à Lisbonne, Cadix, Casablanca, Valence, Marseille et Gênes. Dans ce port italien aura lieu le 22 mars la cérémonie de baptême officielle en présence de Sofia Loren. MSC n’a pas pour l’instant lancé d’autre commande de navire auprès du chantier français ni ailleurs. La compagnie échange avec STX qui travaille à « des propositions de navires de croisière de type très différents ».