Manuel Gaborieau, responsable de la filière agroalimentaire au GPMR, rappelle qu’« historiquement parlant, Rouen a été le premier port à exporter des céréales. Rouen est aujourd’hui un véritable hub agroalimentaire. »
Si la filière céréalière s’est fortement développée dans le port normand, c’est surtout en raison de son avantage géographique. Une part majoritaire de la production française se situe dans l’arrière-pays du port, en Normandie, mais aussi en Picardie, dans la région Centre ou en Île-de-France, un ensemble de régions où l’on trouve des blés de qualité correspondant aux besoins du marché. « Rouen dispose d’une capacité importante de stockage qui répond à la diversité de la demande. Cette disponibilité de stockage permet de réagir très rapidement. Les silos rouennais savent tout faire. » Autour de la fonction d’exportation, s’est agrégée une large palette de compétences: professionnels du transport maritime bien sûr, mais aussi toutes les professions spécialisées comme les sociétés de contrôle, les courtiers, les services de fumigation, etc.
Les équipements mis à la disposition de la filière sont particulièrement importants avec les silos des sociétés Senalia, Soufflet, Lecureur, Simarex, Cap-Seine et Pastacorp. Des investissements de modernisation sont réalisés régulièrement (réfection complète des circuits intérieurs du silo 4 de Senalia à Grand-Couronne, création ou modernisation de postes de réception fluvial ou ferroviaire, etc.).
Si les céréales représentent la part prépondérante dans les volumes agroalimentaires rouennais, elles ne sont pas les seuls produits traités. Rouen s’est imposé sur un ensemble d’autres secteurs. La farine demeure une grande spécialité rouennaise, même si aujourd’hui les volumes sont inférieurs à ce qu’ils ont été. Avec la malterie Soufflet, Rouen est devenu le principal port français d’exportation du malt. À la production locale, sont venus s’ajouter des volumes issus de la malterie de Nogent-sur-Seine.
Le port normand a pris pied en 1994 sur la filière trituration (avec production d’huiles, de tourteaux et de biocarburants). De plus, le port a développé des trafics de protéagineux (expédition de fèveroles et de pois protéagineux). Rouen traite aussi des cargaisons de fèves de cacao (import) et de sucre (export).