Beltrame a investi 50 M€ à Tarnos pour ses laminoirs, ce qui, dans un premier temps, pourrait générer un trafic maritime d’acier de 200 000 t par an. Ce nouveau trafic, venant s’ajouter au trafic ferrailles de l’aciérie Celsa (1,5 Mt en 2012, soit à peu près la moitié du trafic global du port), signerait-il une logistique future allant vers le tout acier pour le port de Bayonne?
Pour Georges Strullu, conseiller chargé des affaires portuaires à la CCI de Bayonne, « la dépendance à une mono-industrie pourrait être dangereuse. L’avenir doit passer, pour s’en sortir, plutôt par une diversité des trafics. Bayonne est un port de vracs et un port frontalier qui doit se positionner pour convaincre des clients de changer de flux logistiques, sachant que sur nos routes passent 11 000 camions par jour et qu’en 2020, il en passera 17 000. En couvrant toute la zone des Landes, des Pyrénées-Atlantiques et du nord de l’Espagne, et ce, en complémentarité avec les ports de Pasajes et de Bilbao, il y a un trafic important à récupérer. »
Les solutions? En priorité, améliorer les accès à un port situé en pleine zone urbaine à proximité des habitations. Un projet d’OFP est ainsi actuellement en phase d’étude pour évaluer son coût et son fonctionnement. « Améliorer la logistique, c’est aussi remettre à l’ordre du jour le projet de barreau nord pour relier directement la zone de Saint-Bernard à l’A63, résoudre également la question de l’écartement des rails entre la France et l’Espagne », précise Georges Strullu. « Il faudrait aussi des mesures politiques incitatives fortes, comme la mise en place de l’écotaxe, à l’exception du pré et post-acheminement sur les zones portuaires, ou avec une aide aux compagnies qui se lancent pour leur donner la possibilité d’avoir une visibilité sur l’avenir. »
Une des filières visées justement par le port de Bayonne serait la mise en place d’un trafic conteneurs. Bien que l’essai de deux lignes feeder de par le passé n’ait pas été concluant, des négociations sont en cours actuellement sur le lancement d’un nouveau feeder. Un club logistique a été créé avec un opérateur pour créer des synergies autour de ce projet. Selon Georges Strullu, « cette régularité d’offres serait importante pour convaincre les clients, tout comme la possibilité d’améliorer le temps de chargement. Le conteneur donnerait également au port de Bayonne une autre image. »