Sur le terrain de la logistique, Rotterdam devrait être un modèle du genre avec l’entrée en service, dans quelques mois, des nouveaux terminaux de Maasvlakte 2. Ce gigantesque chantier, qui va permettre d’agrandir de 20 % les surfaces exploitables, a été conçu dès le départ en tablant sur deux moteurs de croissance: les transbordements conteneurisés et l’activité énergétique (pétrochimie, gaz, électricité, énergies propres). Tout d’abord, ses eaux encore plus profondes vont permettre d’accueillir les plus gros tonnages de la planète.
En prévision de l’explosion des transbordements par conteneurs, qui devraient représenter 42 % de l’activité en 2030, nombre de quais de cette nouvelle zone portuaire ont été spécialement aménagés ou dotés d’équipements spécifiques. « Ce trafic sera porté par la hausse de la consommation au niveau mondial », anticipe la société d’exploitation du port.
À terme, trois terminaux ferroviaires et une voie supplémentaire sur la Betuwelijn, reliant Rotterdam à la Ruhr, seront en activité. Des grues installées dans les terminaux permettront d’acheminer le fret, y compris conteneurisé, par voie fluviale.
L’autre ambition de Rotterdam est d’être une plateforme énergétique incontournable de l’Europe du Nord pour les énergies fossiles (pétrole et gaz), les énergies propres (biomasse et biocarburants) et l’électricité. Les projets de construction de centrales in situ devaient permettre de produire 9 000 mégawatts en 2030, contre 7 000 aujourd’hui. « À moyen terme, les transbordements de charbon vont s’intensifier », note un porte-parole du port, sans préciser pour autant d’aménagement logistique particulier pour répondre à cette demande.
En matière de gaz, Rotterdam dispose désormais d’un port méthanier. Avec deux quais d’amarrage dédiés à l’importation de gaz liquéfié et des réservoirs d’une capacité de 540 000 m3, le Gate terminal compte devenir une plaque tournante du gaz en Europe, avec, à terme, un trafic de 12 milliards de m3 par an.
Le port de Rotterdam se verrait bien aussi comme le port européen d’importation de gaz de schiste en provenance des États-Unis. De la même manière, il ambitionne d’être le port maritime de prédilection pour accueillir les exportations russes de pétrole brut, une des raisons pour lesquelles Rotterdam va entamer une coopération avec Anvers dans la pétrochimie. Outre de nouveaux couloirs de circulation pour les tankers, des pipelines vont être construits sur plusieurs kilomètres pour relier leurs installations.