Adossé au Pays basque espagnol, une région industrielle, le port peut actuellement traiter tous les types de trafics: vracs liquides (GNL, pétrole, produits raffinés, etc.), vracs solides et marchandises diverses (sidérurgie, papier, etc.), conteneurisées ou pas, sans oublier les colis exceptionnels, « un créneau très intéressant », selon un transitaire.
La capacité à offrir un service logistique de qualité est un élément clé de la compétitivité du port. Tous les terminaux disposent d’embranchements ferroviaires avec la possibilité de constituer des trains de 450 m de long pour ce qui est des conteneurs. Des accès autoroutiers remarquables permettent la sortie ou l’entrée des marchandises et relient directement les terminaux au réseau espagnol. « Depuis la sortie du port jusqu’à la frontière française, il n’y aucun feu rouge », fait observer un opérateur privé.
L’Autorité portuaire de Bilbao (APB) a mis en place une stratégie de développement de l’hinterland du port. Celui-ci est à géométrie variable. Sur l’Asie, Bilbao est en concurrence avec les autres ports espagnols de la Méditerranée, mais sur l’Europe atlantique, l’hinterland potentiel s’étend à la majeure partie du territoire espagnol. D’où la stratégie consistant à développer une présence via des participations dans des ports secs.
L’APB détient 43 % de la société Servicios Integrales Vitoria Depot (SIV Depot) qui gère le terminal de Jundiz dans le Pays basque espagnol. L’APB a également des participations minoritaires dans les ports secs de Coslada et d’Azuqueca de Henares, situés près de Madrid, et de Villafría dans la province de Burgos. L’objectif est désormais de descendre davantage vers le sud (Andalousie, Estrémadure, Murcie) pour capter de nouveaux trafics de produits périssables, principalement de fruits et légumes, et accroître l’activité des terminaux de froid du port. Il y a également le projet de construction d’un terminal contrôlé à 100 % par le port, mais l’emplacement définitif n’a pas encore été choisi.
Reste un handicap majeur, celui de l’accès ferroviaire au port. Les trains de marchandises (25 départs par semaine dans chaque sens pour les conteneurs) doivent utiliser les mêmes lignes que celles utilisées pour le trafic passagers. Le projet de la Variante sud ferroviaire (VSF), une ligne dédiée au fret, ne fait pas partie des projets prioritaires retenus par le ministère de l’Équipement.