Alors que le trafic du port de Barcelone stagne (+ 0,3 % en janvier), l’annonce de Carrefour conforte les choix opérés en matière logistique. Le port catalan a été un pionnier en Espagne en matière de logistique portuaire. « La ZAL, ouverte en 1992, a été la première plateforme logistique portuaire espagnole et a servi ensuite de modèle », souligne un responsable de l’Autorité portuaire de Barcelone (APB). À la fin des années 1990, l’élaboration du grand projet d’augmentation de la capacité du port a été associée à la volonté de faire de Barcelone la porte d’entrée de l’Europe en Méditerranée occidentale. L’APB a pris une part active au développement d’une véritable chaîne logistique intégrée.
La présence dans différents ports secs et différents terminaux, en Espagne et en France (Saint-Charles à Perpignan et Toulouse), fait partie de cette stratégie qui vise aussi à élargir un hinterland traditionnellement concentré sur la Catalogne. Mais l’intégration dans une chaîne logistique internationale repose également sur la volonté d’améliorer les connexions ferroviaires.
Lors d’une conférence récente organisée à Bruxelles par l’association Ferrmed, Sixte Cambra, le président de l’APB, a rappelé que la ligne UIC entre le port et la frontière française, ouverte en décembre 2010, n’était qu’un palliatif. Il a plaidé pour la construction d’un corridor de transport dédié au fret permettant la circulation de trains de 750 m de long et qui serait prolongé vers Saragosse et Madrid.
À la différence d’autres ports, Barcelone a une stratégie multiproduits qui va bien au-delà du conteneur. Les opérateurs du trafic roulier élargissent le champ de leurs activités. Autoterminal vient de conclure avec un de ses clients, Mazda, un contrat pour la redistribution de voitures neuves dans sept pays européens dont la France. L’autre grand opérateur de véhicules neufs, Setram, va collaborer avec Gefco pour assurer un courant d’exportations depuis la France vers l’Algérie via le port de Barcelone: un contrat qui consacre le savoir-faire local.
L’opérateur de vracs liquides Tepsa a décidé de développer les opérations de réexportation depuis son terminal du port de Barcelone considéré comme un véritable hub en Méditerranée. La société est en train de moderniser ses installations ferroviaires et envisage d’installer un accès UIC.