Le trafic de conteneurs peut offrir à Bordeaux un potentiel de croissance. Il n’a cessé d’augmenter ces dernières années pour dépasser, en 2012, les 63 200 EVP (+ 4,6 % par rapport à 2011). Gérald Kothé, le directeur de MSC (25 000 EVP à 30 000 EVP par an sur le Verdon), intervenant lors des premières rencontres professionnelles du report modal en Aquitaine, avait estimé une marge de progression « au moins de l’ordre de 30 % », mais à certaines conditions. Fiabiliser en premier l’outillage, notamment les portiques qui ont connu des avaries ces derniers mois, et améliorer les pré et post-acheminements avec la remise en service de la liaison ferroviaire Bruges-le Verdon. Autre solution envisagée par le port: recentrer toute l’activité conteneurs sur le Verdon en arrivant à convaincre CMA CGM de quitter Bassens pour le Verdon. Pour le port, ce recentrage permettrait « de massifier les volumes sur un terminal conteneur unique qui aurait ainsi la taille critique indispensable à sa rentabilité et à l’amortissement des investissements. »
La logistique bordelaise de demain pourrait aussi se porter vers les granulats en passe de devenir la 3e filière en volume du port. Les grands chantiers entrepris dans l’agglomération (Euratlantique, LGV, grand stade, bassins à flot…) « booste » la demande d’import de granulats qui a progressé de 18 % en 2012 et qui, selon le port, pourrait encore grimper de 25 % en 2013 pour atteindre les 600 000 t. Un terminal dédié spécialement à ce trafic (14 M€ d’investissement) voit actuellement le jour à Grattequina. Symbolique de cette filière qui a le vent en poupe, l’escale, fin février, du Yeoman-Bridge, navire de type over Panamax, venu décharger à Bassens 55 000 t de granulats. Une logistique nouvelle serait envisagée pour le transport de ces matériaux de construction au plus près des chantiers de l’agglomération, via notamment des barges fluviales desservant des centrales à béton nomades.
Bien qu’encore de l’ordre du virtuel, le secteur de l’éolien pourrait aussi générer de nouvelles logistiques portuaires. Plusieurs projets sont en cours. Sur le Verdon, la société PMVE, en phase actuellement de demandes administratives, envisage la construction d’une unité industrielle d’assemblage d’éoliennes offshore et d’une zone de tests de 5 éoliennes pouvant générer des trafics maritimes de gros colis. Sur Pauillac, le projet de Valorem vise à développer un programme de recherche sur des éoliennes onshore de grande hauteur fonctionnant sur des territoires à vent faible et qui pourrait déboucher sur de la production.
Enfin, le nouveau terminal de Grattequina pourrait accueillir l’export de pales d’éoliennes fabriquées par l’industriel Astrium. Autant de pistes qui permettraient au port de Bordeaux, bien rodé d’ores et déjà avec le trafic de l’Airbus A380, de renforcer son expertise dans la logistique de gros colis.