Le transport maritime est une source importante de pollution de l’air, parmi « les moins régulées », écrit l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) dans un rapport publié le 14 mars.
Les navires rejettent dans l’atmosphère des polluants tels que les particules fines (PM) ou des oxydes d’azote (NOx), contribuant à la pollution de l’air autour des ports importants et des grandes routes maritimes, souligne l’agence basée à Copenhague.
« Par comparaison avec d’autres secteurs économiques, le transport maritime est l’une des sources de pollution de l’air les moins régulées », assure l’AEE.
Au niveau mondial, quelque 70 % des émissions polluantes des navires ont lieu à moins de 400 km des côtes, et « ce taux est beaucoup plus élevé dans les eaux européennes », ajoute l’organisme, qui s’est livré à une revue des études et des simulations existantes pour quantifier l’impact du transport maritime sur la qualité de l’air et le climat.
« Dans certaines régions, les navires peuvent contribuer jusqu’à 20 % ou 30 % des concentrations locales en particules fines (inférieures à 2,5 micromètres). Autour de certains ports et voies de navigation actives, ils peuvent aussi contribuer jusqu’à 80 % à la pollution en NOx ou en SO2 », écrit-il.
Pour les particules fines ou les NOx, les régions européennes les plus vulnérables sont l’ouest de la France, le sud de la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et le nord du Danemark, selon des simulations. Le rapport pointe néanmoins le peu de données disponibles en la matière et insiste sur la nécessité de mieux évaluer le rôle de la navigation dans la pollution de l’air.
L’AEE appelle de façon globale à la mise en œuvre d’une politique luttant à la fois contre le CO2 responsable du réchauffement climatique et contre les polluants de l’air, responsables de maladies respiratoires chroniques voire de décès prématurés. Sont ainsi recommandées des améliorations techniques pour réduire la consommation en carburant, mais aussi de possibles réductions de vitesse: « Si les navires réduisaient leur vitesse de 10 %, cela pourrait réduire la demande en énergie d’environ 19 % », estime une étude citée dans ce rapport.
Intervenant lors de la conférence sur le cabotage (voir p. 12), Alfons Guiner, secrétaire général des Associations des armateurs européens, a regretté que l’OMI n’ait procédé à aucune étude d’impact sur les conséquences de la désulfurisation des combustibles.