Le conseil d’administration (CA) de l’École nationale supérieure maritime (ENSM) du 7 mars a été l’occasion de plusieurs prises de décisions sur des sujets « suivis de près par la communauté maritime », a expliqué Hervé Moulinier, président de l’ENSM, lors d’une conférence de presse. Conférence qui s’est déroulée à Paris dès la fin du CA. « Un nouveau cap et un nouvel élan ont été donnés concernant l’avenir de l’ENSM. Nous sommes au début d’une nouvelle trajectoire », a continué le président. Le cap fixé passe par la mise en place d’un « projet d’établissement ». Un avant-projet devrait être présenté lors du CA de mai, pour une finalisation programmée en juillet. Un recensement est en cours de réalisation au sein de l’ENSM sur « la situation actuelle de l’école et les points d’amélioration possibles ». François Marendet, directeur général, a précisé que cet état des lieux porte notamment sur les thèmes: pédagogie, immobilier, insertion territoriale des 4 sites de l’ENSM, management et relations sociales, financement, identité et communication.
Projet de spécialisation des sites
La décision de conserver 4 sites ayant été définitivement confirmée, il s’agit maintenant de réfléchir à l’avenir de chacun d’entre eux. La réflexion est engagée vers une « spécialisation » des sites dans les 3 à 5 prochaines années. Aucune décision n’est encore prise sur ce sujet car « toute spécialisation est soumise aux équipements installés dans les quatre centres, aux propositions des équipes concernées et à celles des collectivités territoriales. » Sur le rôle de ces dernières, Hervé Moulinier et François Marendet ont insisté: « Nous devons renouer avec les collectivités territoriales. Nous avons besoin de leur implication, notamment financièrement. Nous avons reçu de leur part un accueil plutôt favorable. Nous devons trouver comment les associer à la gestion des écoles. » Il pourrait y avoir un organe général de direction à Paris et des « conseils locaux » dans chaque centre où seraient représentées les collectivités territoriales. Ce type d’organisation existe déjà pour d’autres écoles. Les collectivités territoriales devraient aussi participer à l’évolution des sites en ce qui concerne l’immobilier. Le 7 mars, les dirigeants de l’ENSM sont apparus convaincus par la proposition de la ville du Havre de construire un nouveau bâtiment capable d’accueillir 1 000 élèves. « Pour les 3 autres sites, il va falloir voir avec les autorités locales », ont indiqué Hervé Moulinier et François Marendet.
Hausse des frais de scolarité
Parmi les « spécialisations » envisagées figure une évolution des centres de l’ENSM vers des formations « paramaritimes » en lien avec les secteurs de l’éolien, de l’offshore ou du portuaire. Il est envisagé « d’accueillir davantage d’étudiants étrangers payants. Une façon aussi de contourner la contrainte des effectifs. » À ce propos, Hervé Moulinier et François Marendet ont annoncé que le nombre d’élèves de la filière A allait s’élever entre 110 et 120. Les membres du CA ont aussi décidé que « l’embarquement des élèves de l’ENSM serait désormais possible sur des navires sous registre européen contrôlés par des armements français. » Une solution déjà possible mais peu ou pas appliquée jusqu’à présent. Dans les semaines à venir, les Affaires maritimes devraient produire un texte dans ce sens, sur le modèle de celui déjà publié en avril 2012. Les deux dirigeants ont encore rapporté que l’exonération des droits d’inscription pour les élèves boursiers (voir JMM no 4864) n’a pas été discutée lors du CA. Il revient à l’autorité de tutelle, l’État, de trancher cette question. Enfin, une hausse des frais de scolarité a été votée. Ils vont désormais être compris entre 200 et 450 €, au lieu de 0 à 200 € auparavant. « Il y a eu un débat sur ce sujet lors de la réunion. Mais il est nécessaire pour l’ENSM d’augmenter ses ressources budgétaires », ont argumenté les deux responsables de l’école. À savoir que, d’un point de vue comptable, l’année 2012 se finit de manière positive pour l’ENSM grâce à une subvention supplémentaire de l’État de 1,4 M€ sur un budget total de 22 M€. Cela permet un bénéfice de 30 000 €.