Les chefs de gang responsables des attaques ne sont en revanche pas concernés par cette amnistie. Les pirates libérés sont originaires de la région d’Adado où un grand nombre de jeunes sans emploi sont enrôlés dans des gangs de piraterie. En 2011, les pirates somaliens opérant sur les routes maritimes reliant l’Europe à l’Afrique et l’Asie ont empoché 160 M$ et ont coûté à l’économie mondiale environ 7 Md$, selon la fondation américaine One Earth Future.
On dénombre néanmoins une nette baisse des attaques depuis la mise en place de patrouilles de navires internationaux pour protéger le trafic maritime. Les entreprises de transport ont également de leur côté pris des mesures, comme le déploiement sur leurs navires de gardes armés. En 2012, les pirates ont saisi 14 navires, soit 50 % de moins par rapport à l’année précédente selon le Bureau Maritime International. Les pirates somaliens détiennent toujours quatre navires commerciaux, des boutres de pêche provenant de pays comme le Yémen et l’Iran ainsi qu’environ 130 otages. Pour l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime, la Somalie devrait plutôt se concentrer sur la libération des otages et amener devant la justice les responsables de piraterie, de torture et de blanchiment d’argent. Le pays qui a connu l’année dernière son premier vote national depuis des décennies reste cependant une région instable qui possède des liens avec des rebelles du réseau Al-Qaida. Le Conseil National de Sécurité de l’ONU votera la semaine prochaine pour un renouvellement du mandat de la mission de l’Union Africaine en Somalie.