La SNCM toujours un euro symbolique

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En octobre, dans le cadre d’un premier accord avec la Caisse des Dépôts sur le désengagement à 40 % de Veolia dans Transdev (actuellement codétenu à 50-50 par les deux groupes), Veolia avait annoncé qu’il reprendrait directement les 66 % de la SNCM, mais les implications financières n’avaient pas été dévoilées.

Cet accord, qui devrait en principe être finalisé d’ici à la fin juin, « définit les principaux termes et conditions de l’opération envisagée, notamment le rachat par Veolia Environnement des titres de la SNCM pour un euro », a précisé le groupe dans ses résultats financiers annuels publiés le 28 février.

Veolia a d’ailleurs ramené à 10 M€ la valeur comptable de la compagnie, après le passage d’une provision d’une trentaine de millions d’euros, a-t-il été indiqué lors de la présentation des résultats. En plein marasme financier (perte d’exploitation de 12 M€ en 2011, pour un chiffre d’affaires stable à 285 M€), la SNCM est confrontée à une âpre concurrence de Corsica Ferries qui, avec ses navires battant pavillon italien, domine le transport de passagers entre le continent et la Corse (60,6 % de parts de marché au premier semestre 2012). Selon Les Échos, la dette de la SNCM atteint 76 M€. Veolia Transdev est entré au capital en 2006 lors de la privatisation de la compagnie, avant de grimper à 66 % en 2008 en rachetant la part de 38 % du fonds Butler Capital Partners. La SNCM emploie environ 2 000 personnes.

Le président de la communauté urbaine de Marseille Eugène Caselli a interpellé le 4 mars l’Élysée et Matignon sur la « situation préoccupante » de la SNCM, s’inquiétant notamment « des nombreuses incertitudes » qui « pèsent sur son avenir ».

Une lettre au Premier ministre

Parmi ces « incertitudes » Eugène Caselli pointe dans un courrier adressé au Premier ministre, « les risques relatifs aux décisions juridiques européennes, l’attribution prochaine de la Délégation de service public entre la Corse et le continent pour la période 2013-2023, le nécessaire renouvellement de la flotte de navires, les incertitudes sur l’actionnariat de la SNCM ».

« Je souhaite […] attirer votre attention sur la situation préoccupante quant à la pérennité de l’activité et des emplois salariés » de la compagnie, indique le président de Marseille Provence Métropole dans sa missive également transmise à Patrick Vieu, conseiller Environnement et Territoires de l’Élysée.

La SNCM est en effet sous la menace de devoir rembourser une partie des aides accordées par l’État en 2002, puis en 2006 lors de sa privatisation, après l’annulation en septembre par le tribunal de l’Union européenne d’une décision de la Commission de Bruxelles validant ses aides. Les aides visées s’élèvent à plusieurs dizaines de millions d’euros. Par ailleurs, la SNCM est en concurrence avec Corsica Ferries pour la nouvelle délégation de service public de desserte entre la Corse et le continent pour la période 2014-2023, dont l’issue est très incertaine. Au vu de l’ensemble de ces incertitudes, le président d’agglomération s’inquiète du sort des « 800 emplois qui pourraient être touchés » et des « désastreuses conséquences économiques et sociales » pour Marseille. Il estime que « les semaines à venir seront déterminantes pour l’avenir de la compagnie » et « sollicite l’intervention (de Jean-Marc Ayrault) afin que la SNCM retrouve un nouveau cadre permettant une gouvernance stable ».

Premier secrétaire général de la Fédération socialiste des Bouches-du-Rhône, Eugène Caselli est officiellement candidat à la mairie de Marseille lors des prochaines élections municipales.

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