La commission britannique de la concurrence voit d’un très mauvais œil les liaisons opérées depuis août dernier par My Ferry Link grâce à l’acquisition par Eurotunnel des anciens navires de Sea France, l’ex-filiale transmanche de la SNCF. Dans un rapport publié le 19 février, l’organisme public indépendant accuse Eurotunnel, propriétaire des trois ferries utilisés par My Ferry Link, de nuire à la concurrence sur le marché du transport de passagers et du transport de fret. La commission s’inquiète de la position dominante d’Eurotunnel (40 % de parts de marché) et de l’impact que risque d’avoir une nouvelle progression de ses parts sur le prix payé par les consommateurs et les entreprises de transport de fret.
Une surcapacité sur le transmanche
L’autorité britannique de la concurrence s’alarme également de la « surcapacité » existante sur le marché des liaisons transmanche et prédit une probable « sortie [du marché] à court ou à moyen terme » de l’une des compagnies maritimes qui opère entre Douvres et Calais. Eurotunnel a contesté ces conclusions de façon très véhémente. Dans un communiqué, l’entreprise a rappelé que la création de My Ferry Link avait été validée l’an dernier par les autorités de la concurrence française. Eurotunnel fait également valoir que « l’arrivée d’un nouveau concurrent sur le marché transmanche […] renforce la concurrence ».
Le rapport final de la commission britannique de la concurrence sera publié le 14 avril prochain.