Le 22 février, les dockers ont repris le travail à travers le Brésil après un mouvement de protestation de six heures face à la décision du gouvernement de revoir un plan de régulations et de privatiser des centaines de terminaux. Cette grève de courte durée a mis en lumière la possibilité d’une récolte très tendue au Brésil, qui est l’un des plus grands exportateurs mondiaux de marchandises, si les syndicats n’obtiennent pas d’accord avec le gouvernement et n’annulent pas une grève prévue pour le 15 mars. « Les compagnies sont puissantes et les dockers sont faibles dans ces négociations », a souligné Geraldo Ventura, un docker du port de Santos. Le trafic maritime a augmenté de 50 % à Santos, un port qui représente 25 % du commerce international au Brésil et 90 % pour le port de Paranagua selon l’association d’exportateurs de céréales Anec. « La paralysie cause des dommages irréparables à la chaîne de logistiques nationale », déclare Jose dos Santos Martins, directeur exécutif de l’association nationale des opérateurs de terminaux du pays, Sosesp. Avec d’importantes récoltes de germes de soja, de maïs et de sucre, la pression est accrue sur les routes anciennes et les ports du Brésil et les incertitudes sur la capacité du pays à respecter ses contrats de livraisons.
Même avant la grève de six heures des 30 000 débardeurs dans 36 ports à travers le pays, les prévisions de retards ont poussé la Chine à annuler au moins deux navires de germes de soja commandés au Brésil.
« Nous ne pouvons pas nous permettre de rencontrer d’obstacles »
« Avec la quantité supplémentaire que nous devons exporter cette année, nous ne pouvons pas nous permettre de rencontrer d’obstacles », a précisé le directeur général d’Anec, Sérgio Mendes, en référence à la récolte de germes de soja qui a augmenté de 25 % par rapport à l’année dernière. La grève du 22 février a mis à l’arrêt 16 des 26 navires qui mouillaient à Santos pour chargements et déchargements, et a également ralenti le flux de transport du soja, du maïs, du sucre, du café et des conteneurs dans d’autres grands ports comme Paranagua. Le gouvernement menace les syndicats qui ont participé à la grève de potentielles amendes, une mesure qui n’est pas considérée comme légale par les organisations syndicales.
Les dockers redoutent par ailleurs la privatisation par le gouvernement de 158 terminaux à partir de cette année, qui pourrait amener à la suppression d’emplois, les opérateurs privés n’ayant pas recours à d’agences centralisées pour recruter. Cette mesure a été prise par le gouvernement pour encourager la compétitivité en attirant des milliards de dollars en investissements privés pour étendre la capacité du pays à faire face à la croissance des exportations de marchandises.