Le syndicat UNSA Développement durable est vent debout contre d’une part l’augmentation des frais de scolarité et, d’autre part, la disparition de l’exonération des droits d’inscription pour les élèves boursiers. Ces droits d’inscription, fixés par l’État, sont de l’ordre de 600 € par an. Les frais d’inscription sont déterminés par l’École nationale supérieure maritime (ENSM) et varient d’un site à l’autre. Ils passeraient de zéro à 300 € en première année. Les élèves devraient donc débourser environ 1 000 € par année, durant cinq ans. Augmentation très importante qui s’ajouterait au coût d’une location de chambre (300 € à 400 €), de frais de transport (Sainte-Adresse et la Pointe rouge sont très éloignées du centre-ville), etc. Guillaume Lasbleiz, représentant de l’UNSA Développement durable, rappelle que l’ENSM n’a signé aucun accord avec le Crous et que plus aucun site ne dispose d’un internat. Les élèves se logent donc dans le privé. La « grandeur » des ex-hydro était de participer à la promotion sociale des élèves les moins fortunés. La proposition qui consiste à faire payer aux boursiers (200 en 2013) le droit d’inscription fait mauvais genre sous un gouvernement de gauche qui exige, contre tout sens des réalités, le maintien de quatre sites d’enseignement.
Autre perplexité, lors d’un comité technique (l’équivalent du CE dans les entreprises), l’administration a expliqué que le rapport du Conseil général de l’Environnement et Développement durable sur l’état financier de l’ENSM ne sera pas diffusé. « Cela n’est pas très sain et laisse libre cours à notre imagination qui est grande », conclut Guillaume Lasbleiz. Comment, dans ce contexte, prendre des décisions pertinentes? À la date du 26 février, l’UNSA n’a pas reçu la réponse du ministre. Le conseil d’administration du 7 mars devrait, ou non, confirmer la décision de réduire à 110 le nombre d’élèves de la filière A.
En quête de sens
L’idée de faire participer financièrement les boursiers peut avoir plusieurs significations: mettre devant ses responsabilités la tutelle avant même que François Marandet, tout nouveau directeur général, ne présente avant l’été son plan de survie. En effet, à l’impossible nul n’est tenu. Autre perspective: puisque les Régions Bretagne et Pays de Loire ont réaffirmé leur vocation à former localement quelques dizaines d’officiers, qu’elles prennent donc en charge les droits d’inscription des élèves boursiers. Cela constituerait une nouvelle application du principe selon lequel, lorsque l’État n’a pas d’idée pour résoudre un problème, il suffit de le transférer aux Régions. Les ENMM en ont déjà fait les frais, les ports d’intérêt national également. Les sites de l’ENSM sont fréquentés, bon an mal an, par près de 2 000 stagiaires au titre de la formation continue.
Enfin, la situation exacte du projet havrais de créer une école de 1 000 places est bien difficile à connaître.