Des marchés énergétiques marqués par des forces contradictoires

« L’année 2012 a vu deux forces contradictoires peser lourdement sur le marché de l’énergie », a souligné Olivier Appert, président d’IFP Énergies nouvelles, lors de la convention annuelle de l’organisation fin février. La première force est géopolitique avec le renforcement des tensions avec l’Iran dont l’une des conséquences a été une envolée du prix du baril de Brent aux alentours de 130 $. L’embargo européen sur l’Iran, entré en vigueur le 1^er juillet 2012, et les menaces de représailles des dirigeants de cette nation sur le détroit d’Ormuz, par où transitent plus de 40 % des navires citernes, ont été deux éléments critiques. La deuxième force à l’œuvre en 2012 a été l’incertitude économique dans les pays occidentaux et plus particulièrement ceux de la zone euro. Cette situation a d’abord entraîné les prix du baril à la baisse (90 $) puis à la hausse (110 $). Pour 2013, Olivier Appert met en avant quatre « grandes incertitudes ». La première est liée à l’essor de la production de pétroles de schiste aux États-Unis. Pour le gaz naturel, les gaz de schiste donnent le sentiment d’une possible abondance de l’offre à terme. La deuxième porte sur les énergies renouvelables et la question de leur développement, qui nécessite un soutien relativement coûteux. Troisième point: les perspectives économiques restent floues pour les pays occidentaux, sauf peut-être pour les États-Unis qui bénéficient d’une compétitivité retrouvée grâce aux énergies fossiles. Enfin, le paysage géopolitique reste instable. En 2013, le prix du baril de Brent pourrait fluctuer entre 100 $ et 120 $ le baril, selon l’IFP. « Une certaine détente est envisageable vers le seuil des 100 $/b. Sans être décisif pour assurer une relance économique, cela apporterait un léger coup de pouce pour l’économie mondiale. Mais la réalité de ce mouvement baissier sera évidemment conditionnée par l’absence de tensions géopolitiques majeures », conclut Oliver Appert.